Aucun pilote n'y était arrivé avant elle. En 1920, à seulement 25 ans, la française Adrienne Bolland traverse la cordillère des Andes en avion et ce n'est pas la première fois que la jeune femme réalise un exploit. Dans cet épisode du podcast original "Quand j'serai grand" présenté par Philippe Lansac, découvrez le destin aérien de cette aventurière intrépide, pionnière de l'aviation qui a vécu deux guerres mondiales et inspiré des générations entières.
Petite dernière d'une fratrie de 7 enfants, on se souvient d'Adrienne comme d'une enfant espiègle et libre. Elle aime être dehors : courir dans les bois, grimper aux arbres et escalader les mûrs des propriétés du quartier. À l'école, elle est indisciplinée et rêve déjà de grands espaces. Peut-être un héritage de son père Henry, qui travaille aux éditions Hachette en tant qu'écrivain géographe et qui revient souvent les bras chargés de livres d'aventures.
À 14 ans, la jeune adolescente perd subitement son papa. Pour faire face aux besoins de la famille, Adrienne souhaite travailler, sa mère préférerait plutôt qu'elle se marie. Quelques années plus tard la première guerre mondiale et son lot de terreur éclate. C'est aussi une époque qui voit émerger un nouveau monde celui de l'aviation, qu'Adrienne découvre notamment grâce à son frère qui a commandé une base aéronautique en Tunisie. Adrienne, passionnée de mécanique, ne rêve plus que d'une chose devenir pilote d'avion !
Direction la Picardie pour la jeune Adrienne qui a réussi à entrer dans la mythique école de pilotage de Caudron où elle obtient son brevet de pilotage le 26 janvier 1920. Elle fait alors la une des journaux, devenant la première femme à avoir obtenu son brevet de pilotage après la première guerre mondiale. Six mois plus tard, elle devient la première femme pilote à traverser la Manche depuis la France et ce malgré une panne de moteur !
Après avoir battu le record féminin d'altitude, Adrienne se lance un nouveau défi à la hauteur de ses ambitions : traverser la cordillère des Andes en avion. Personne jusqu'ici n'a réussi cet exploit, hommes et femmes confondus. Ca tombe bien, son patron René Caudron, un aviateur reconnu et un industriel de l'aviation ambitieux, souhaite faire la promotion de ses avions en Amérique du Sud. Il lui prête deux avions de démonstration. Ni une, ni deux, Adrienne prend le bateau avec deux avions en soute pour rejoindre la chaleur de Buenos Aires où elle arrive en janvier 1921 après trois semaines de traversée.
C'est l'effervescence dans la capitale argentine. Les journalistes du pays veulent tous une interview avec cette pro du looping d'à peine 25 ans. Les médias du pays lui lance un défi : traverser la cordillère des Andes en avion. Adrienne qui n'a peur de rien accepte sans hésiter. Son mécanicien entre dans une colère noire, impossible pour lui que la carlingue de Caudron aille aussi haut avec une puissance suffisante. De plus, René Caudron lui a strictement interdit de relever le défi. La jeune prodige ne se démonte pas : elle veut voir les Andes depuis le ciel. En cachette, elle se fait livrer un avion plus puissant malgré la nouvelle interdiction de son patron.
Le 1er avril 1921 à l'aube elle rejoint son mécanicien sur le tarmac de Mendosa. Elle enfile son blouson et son casque de cuir, grimpe dans le biplan et décolle vers son rêve fou. Sans cartes, la pilote fait cap vers l'inconnu. Le vent glacé l'empêche d'aller à plus de 50 kilomètres. Le froid est pénétrant dans la carlingue qui grimpe en altitude, Adrienne tente de se réchauffer avec quelques journaux. Le manque d'oxygène se fait ressentir, le moteur du biplan souffre, tout comme la pilote tétanisée par le froid. Après 4h15 de ce vol glacial, l'océan pacifique et Santiago du Chili apparaissent : elle a réussi !
Dans les années suivantes, la désormais célèbre pilote continuera de s'investir avec fougue dans tous ces projets, notamment politique. Féministe accomplie, elle s'engage pour le droit de vote des femmes et dans la lutte contre les totalitarismes qui émergent à l'aube de la deuxième guerre mondiale. Elle prête notamment ses services à André Malraux, engagé dans la guerre civile espagnole pour former des pilotes résistants. Elle continuera à s'investir pour la résistance aux côtés de Jean Moulin entre autres. Une leçon de liberté pour l'humanité.
Après avoir battu le record féminin d'altitude, Adrienne se lance un nouveau défi à la hauteur de ses ambitions : traverser la cordillère des Andes en avion. Personne jusqu'ici n'a réussi cet exploit, hommes et femmes confondus. Ca tombe bien, son patron René Caudron, un aviateur reconnu et un industriel de l'aviation ambitieux, souhaite faire la promotion de ses avions en Amérique du Sud. Il lui prête deux avions de démonstration. Ni une, ni deux, Adrienne prend le bateau avec deux avions en soute pour rejoindre la chaleur de Buenos Aires où elle arrive en janvier 1921 après trois semaines de traversée.
C'est l'effervescence dans la capitale argentine. Les journalistes du pays veulent tous une interview avec cette pro du looping d'à peine 25 ans. Les médias du pays lui lance un défi : traverser la cordillère des Andes en avion. Adrienne qui n'a peur de rien accepte sans hésiter. Son mécanicien entre dans une colère noire, impossible pour lui que la carlingue de Caudron aille aussi haut avec une puissance suffisante. De plus, René Caudron lui a strictement interdit de relever le défi. La jeune prodige ne se démonte pas : elle veut voir les Andes depuis le ciel. En cachette, elle se fait livrer un avion plus puissant malgré la nouvelle interdiction de son patron.
Le 1er avril 1921 à l'aube elle rejoint son mécanicien sur le tarmac de Mendosa. Elle enfile son blouson et son casque de cuir, grimpe dans le biplan et décolle vers son rêve fou. Sans cartes, la pilote fait cap vers l'inconnu. Le vent glacé l'empêche d'aller à plus de 50 kilomètres. Le froid est pénétrant dans la carlingue qui grimpe en altitude, Adrienne tente de se réchauffer avec quelques journaux. Le manque d'oxygène se fait ressentir, le moteur du biplan souffre, tout comme la pilote tétanisée par le froid. Après 4h15 de ce vol glacial, l'océan pacifique et Santiago du Chili apparaissent : elle a réussi !
Dans les années suivantes, la désormais célèbre pilote continuera de s'investir avec fougue dans tous ces projets, notamment politique. Féministe accomplie, elle s'engage pour le droit de vote des femmes et dans la lutte contre les totalitarismes qui émergent à l'aube de la deuxième guerre mondiale. Elle prête notamment ses services à André Malraux, engagé dans la guerre civile espagnole pour former des pilotes résistants. Elle continuera à s'investir pour la résistance aux côtés de Jean Moulin entre autres. Une leçon de liberté pour l'humanité.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !