
Elle aurait pu rester sage-femme, mais c'est l'écriture qui l'a finalement emportée, au point de devenir aujourd'hui l'une des romancières préférées des français. Son nouveau titre "Répondre à la Nuit" vient de sortir chez Albin Michel. L'occasion de découvrir les petits secrets de bonheur d'une passionnée de la Nature et des rapports humains.
Qui a bien pu abattre d’une flèche Pierre Richemont, patron tout puissant de scierie dans les Vosges et chasseur odieux, bafouant toutes les règles ? C’est le point de départ de ce nouveau roman aux allures de polar. "J’étais un peu rangé dans les feel good." explique Agnès Ledig. "Et j’avais envie de me renouveler pour ne pas m’ennuyer dans ce que je fais." Pour autant, derrière l’intrigue policière, on retrouve les thèmes chers à l’auteure, le lien vital entre l’homme et la nature, mais aussi la complexité des rapports humains, à travers notamment cette passion secrète et fusionnelle entre deux des personnages, cabossés par la vie.
"Cabossé par la vie. On l’est tous un peu et moi je le suis." confie avec pudeur la romancière, qui a vécu la perte d’un enfant atteint de leucémie. Une épreuve qui a poussé vers l’écriture cette sage-femme de formation et une sensibilité qui a su toucher ses lecteurs, à travers déjà neuf titres depuis "Marie d’en haut" publié en 2011. Emotions là encore à fleur de peau, où derrière Témis, la tatoueuse archère ou Maxence, le capteur de sons, on plonge dans la beauté de la forêt vosgienne (où s’est d’ailleurs établie l’auteure) et l’urgence de la préserver, face au dérèglement climatique et la surexploitation. Mais tout de suite, entretien bonheur
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Les mille choses que j'ai à faire. En fait, je suis une hyperactive. Ça fatigue un peu mon mari, (rires) mais je fais mille choses : la poterie, du crochet, de la couture, le jardin, l'écriture. Donc, j'ai aucun mal à me lever le matin parce que j'ai envie de faire toutes ces choses-là. Je suis sans cesse en train de courir après le temps, mais je crois que c'est comme le vélo. Si je m'arrête, je tombe !.
Qu'est-ce que vous faites pour vous remonter le moral quand vous avez un petit coup de déprime ?
C'est ce dont on parlait juste avant, c'est faire de la poterie, c'est aller me balader dans la forêt, c'est gratter la terre. Et quand on jardine, on sème de la vie et ça fait un bien fou. En plus évidemment d'appeler des amis au téléphone ou de passer du temps avec les gens que j'aime.
Est-ce qu'il y a une personne, qui a beaucoup compté pour vous dans votre vie professionnelle ou privée, à qui vous avez envie de dire merci ?
À mon mari évidemment. Il me supporte depuis plus de 30 ans.(sourires) Puis on a traversé des choses ensemble et on est toujours amoureux. Mais j'ai aussi envie de parler de Frédéric Pillot, parce que c'est lui qui a illustré la couverture de mon roman et j'en suis vraiment très heureuse. En fait, on s'est rencontrés il y a quelques années parce qu'il a illustré mes albums jeunesse. Le premier déjeuner qu'on a passé ensemble, ça a été une évidence qu'on ne se quitterait plus. Et il est vraiment devenu mon grand frère de cœur. J'ai toujours rêvé d'avoir un grand frère et puis il est arrivé dans ma vie. Et il m'aide beaucoup parce qu'il a beaucoup de sagesse et de philosophie par rapport aux événements de la vie. Il me parle beaucoup de mythologie. Il est vraiment très, très enrichissant dans ma vie.
Est-ce qu'il y a un endroit, où vous vous sentez bien, un endroit qui vous ressource ?
Encore une fois, outre les bras de ceux qu'on aime, mon jardin. Parce que pour la petite histoire, je me suis fait opérer du pied mi-octobre. Mon jardin m'a manqué comme un ami. Et je me suis rendu compte à quel point j'y étais attachée, à quel point il me faisait du bien. Il y a une espèce d'interaction. Je remue le fumier composté de notre cheval. Il y a mille vers de terre dedans. Ça me rend heureuse. C'est la vie qui grouille. C'est fantastique !
Dernière question. Vous connaissez le dicton. Pour vivre heureux, vivons cachés. Mais pour vous, pour vivre heureux, il faudrait vivre comment ?
Moi, je me cache dans mon jardin ! Non, il faudrait vivre avec respect et reconnaissance pour le vivant qui nous entoure. Et puis ça m'inquiète beaucoup de voir nos sociétés qui deviennent de plus en plus individualistes. il se passe des choses effrayantes sur la façon dont on considère les humains. Donc vivons avec un peu plus d'empathie et de partage !
"Répondre à la nuit", le dixième roman d'Agnès Ledig, publié chez Albin Michel
lIs sont chanteurs, comédiens ou écrivains. Mais qu'est-ce qui les met en joie ? Chaque dimanche, à 7h42, ils livrent leurs petits secrets pour être heureux à Vincent Belotti.
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