Un homme et une librairie comme on en voit rarement, située à Genève : L’Olivier. Alain Bittar est un Chrétien d’Orient dont la vie a commencé au Soudan. Syro-libanais de souche, il prône depuis toujours la paix entre les peuples et les religions. Un parcours humain étonnant d’un homme riche et nuancé que l’on écoute avec bonheur.
La rencontre
Elle s’est faite en 1987, au Salon du livre de Genève. Sa librairie exposait des livres arabes, en arabe, et dans d’autres langues. J’ai appris à connaître le libraire, et sa fille Maud, qui entre en scène… en 1987 ! Aujourd’hui, après être passé par mille chemins, Alain Bittar a été décoré avec la Médaille de la Genève reconnaissante, lui qui fut un temps apatride puisque ses activités militantes pour la paix lui avaient valu d’être refusé par deux fois pour l’obtention de la nationalité suisse.
On a l’occasion de se croiser annuellement dans le milieu professionnel du livre, on partage le même idéal de paix, au milieu de la tourmente. Alain Bittar a la douceur moyen-orientale, le sourire engageant. Sa culture est vaste et il évoque les auteurs soufis avec admiration. Une minorité de penseur musulmans et d’écrivains depuis la nuit des temps.
Cette rencontre est marquée par deux par la sonnerie du téléphone que notre invité ne décroche pas. A nous, auditeurs, d’en accepter le son pendant quelques instants seulement. De nos jours, les gens décrochent et interrompent la conversation. Alain Bittar a la courtoisie de laisser courir. « Ils rappelleront… » me dit-il ente deux moments d’enregistrement. Et on a rappelé durant la deuxième partie. J’ai choisi de laisser ces moments uniques en radio.
Dans mon sac de voyage cherche l’authentique : nous l’avons eu. De même que l’hésitation pour le choix des musiques. Ici aussi, j’ai chois de laisser l’hésitation de l’invité, et j’ai commenté ce choix en disant qu’avec la magie de la radio, nous parlerions du premier choix qui est celui de la chanteuse Fairouz !
Cette rencontre est animée par la bonhommie d’Alain Bittar. On imagine le jeune-homme de 16 ans renvoyé de l’Institut Florimont en 1968 car il distribuait des tracts pour la paix, lui qui comme chrétien d’Orient avait côtoyé les communautés juives et palestiniennes.
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