Quel est le point commun entre Mireille Darc, Ursulla Andress et Romy Schneider hormis leur beauté et leur statut de vedette ? Toutes ont donné la réplique à Alain Delon au moins une fois voire de nombreuses fois.
Pas facile d’exister face à l’animal de cinéma qu’a été Alain Delon, acteur à la beauté magnétique pour les uns, accident génétique pour les autres, dont la plastique n’a eu d’égal que le talent pendant plus de quarante ans. La démonstration en cinq films et cinq actrices.
Romy Schneider interprète la femme d’Alain Delon dans la Piscine de Jacques Deray, film icônique de 1968 qui compte également Maurice Ronet et Jane Birkin, alors toute jeune actrice, par qui le drame va arriver et troubler la quiétude de l’été azuréen dans une villa cossue de Ramatuelle. Romy Schneider retrouve Alain Delon, dans un rôle principal, 10 ans après leur rencontre professionnelle et sentimentale sur le tournage de Christine de Pierre Gaspard-Huit en 1958. Entre temps, ils se sont séparés six ans auparavant tout en restant proches. Ils rejoueront ensemble une dernière fois, en 1971, devant la caméra de Joseph Losey dans L’Assassinat de Trotsky.
Romy Schneider restera le grand amour d’Alain Delon mais pas le seul. Il y a aussi Mireille Darc qu’il va rencontrer peu après La Piscine et à qui il propose de jouer Madly, l’histoire d’un amour à trois ou quand la fiction rejoint la réalité. Après sa rupture avec Nathalie Delon, l'acteur entame une relation avec la comédienne Maddly Bamy. A la même époque, il rencontre sur le tournage de Jeff, Mireille Darc. N'arrivant pas à choisir entre les deux femmes, il leur demande d'accepter qu'ils puissent les aimer toutes les deux. Il confie alors à cette dernière l'écriture d'un film intitulé Madly dans lequel Alain Delon et Mireille Darc jouent un couple marié, et Maddly Bamy la maîtresse de l'époux qui vient s'installer chez eux. Ce triangle amoureux aussi vrai dans la vie qu'à l'écran ne prendra fin que lorsque la danseuse guadeloupéenne, membre des Claudettes, entamera une nouvelle relation avec Jacques Brel.
C’est Maurice Jarre qui compose en 1971 la bande originale de Soleil rouge, un film proche du western spaghetti dont il épouse les codes : décors âpres et personnages patibulaires. Il réunit trois têtes d’affiche : Charles Bronson, Alain Delon et Ursulla Andress qui joue la fiancée de ce dernier, un hors la loi nommé Gauche qui projette d’attaquer le train transportant de l’or dans lequel se trouve l’ambassadeur du Japon, protégé par deux redoutables samouraïs. Alain Delon est d’une beauté assez stupéfiante en dandy sadique et totalement amoral, chapeauté et tout de noir vêtu tandis que le charisme d’Ursula Andress illumine l'écran. Une expérience qui reste toutefois à la marge dans la filmographie d’Alain Delon.
En 1979, Véronique Jannot donne la réplique à un Alain Delon mu en médecin de guerre dans Le Toubib. Phillippe Sarde signe la mélodie enveloppante et rassurante du film de Pierre Granier-Deferre, qui tranche singulièrement avec le propos du film où il est question d’un pays en proie à la guerre. Dans ce décor d’apocalypse, Alain Delon est un chirurgien rongé par sa séparation d’avec sa femme, qui, au contact d’une jeune infirmière, jouée par Véronique Jannot, va peu à peu reprendre goût à la vie. Propulsée vedette du petit écran peu après grâce à la série culte Pause café, l’actrice décroche là son premier grand rôle au cinéma. Un domaine où elle rencontrera de jolies réussites dans les années 80 avant s’en éloigner.
L’Américain Oscar Benton interprète en 1981 le tube Bensonhurts blues qui figure au générique de Pour la peau d’un flic, premier film de Delon derrière la caméra, si l’on excepte Les Granges brûlées en 73 où il remplace au pied levé Jean Chapot. Dans cette adaptation d’un roman de Jean-Patrick Manchette, il choisit une jeune actrice de 20 ans pour camper le rôle de la secrétaire de son personnage, un détective privé désabusé enquêtant sur une disparition. Séparé de Mireille Darc, Alain Delon entame une brève relation avec Anne Parillaud avant qu’elle ne devienne à son tour l’égérie de Luc Besson. Il la dirigera une deuxième fois dans Le Battant en 1983.
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