S'absenter de son lieu de travail ou d'études est (parfois) possible au motif d'une fête religieuse. Une loi qui fête ses 20 ans cette année le stipule, selon Floraine Jullian.
À votre avis, a-t-on le droit de s’absenter de son travail ou de son lieu d’études au motif d’une fête religieuse ?
On le rappelle, cette fête vient célébrer la fin du mois de ramadan. Grégoire, votre première intuition a été la bonne, il est bien possible de s’absenter à l’occasion d’une fête religieuse importante. Commençons déjà par les règles qui concernent l’école. Une circulaire en date du 18 mai 2004 stipule que, "des autorisations d'absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au Bulletin officiel de l'Éducation nationale". Ce bulletin officiel est accessible en ligne, il comporte 12 à 13 fêtes religieuses différentes selon les années. Par ailleurs, les institutions scolaires et universitaires doivent, je cite, "prendre les dispositions nécessaires pour qu'aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés le jour de ces grandes fêtes religieuses".
Pour info cette pratique se fait également au Royaume-Uni, au Pays-Bas, en Belgique ou encore en Allemagne…
Au travail, c’est pareil ! Vous pouvez demander de vous absenter à titre exceptionnel. Cette demande d’absence devra être acceptée dès lors que votre absence ne désorganise pas le service.
Absolument, et c’est d’ailleurs une remarque qu’on entend souvent ! Mais en réalité il en existe d’autres, des motifs d’absence exceptionnels, et ce n’est pas pour autant que c’est discriminant. Par exemple, vous pouvez avoir un congé exceptionnel à l’occasion du décès d’un proche, d’un mariage ou d’un pacs ou encore pour les femmes le congé maternité. Pas tout le monde se marie et pour autant ça ne nous viendrait pas à l’idée de dire que les congés exceptionnels pour un mariage ou plus tristement pour un décès sont discriminants…
Comme quoi, parfois on se fait quand même des nœuds au cerveau pour pas grand chose. On a des règles suffisamment claires pour que ca ne crée aucun remou, et pourtant le nombre d’écoliers qui se sont absentés pour fêter l’Aïd ont plus de chance de faire la une des médias que le nombre d’écoliers qui se sont absentés sans justificatif pour profiter des dernières neiges avec leurs parents au ski…
Une nouvelle chronique pour déconstruire les préjugés.
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