J'avais envie cette semaine de plonger dans le patrimoine du septième art. Et de vous parler des nombreux films anciens qui ressortent en salles chaque semaine.
Il y en a beaucoup qui sortent dans le circuit des salles indépendantes ou art et essai. Rien que cette semaine, pour 16 films nouveaux, il y a 18 reprises de vieux films. Ce sont en général des films méconnus, qui avaient disparu des radars ou tout simplement des films qui ont fait l’histoire du septième art et qui méritent d’être revus.
Derrière ces films, c’est tout un secteur très dynamique de la filière cinématographique actuelle, avec des festivals dédiés, des maisons de distribution spécialisées qui font un travail remarquable pour ressusciter littéralement ces œuvres.
Toutes les salles de cinéma en France projettent aujourd’hui en numérique et donc, pour revoir ces films, il faut transférer les anciennes bobines argentiques sur des supports numérisés (2K, 4K…) C’est fait en respectant l’état d’origine des films, avec tout ce qui fait leur charme : le grain de la photo pour un film 16 mm, ou même en gardant les petits défauts sur la pellicule qui donnent son âme à un film.
Commençons par le documentaire. C’est celui de Delphine Seyrig (la fée des Lilas dans "Peau d’âne"), qui est passée derrière la caméra en 1975 pour interviewer les actrices sur leur métier et sur l’image des femmes que véhiculait selon elles le cinéma à l’époque. Parmi celles qui témoignent, on retrouve Jane Fonda, Maria Schneider, Marie Dubois, Anne Wiazemsky.
À l’heure du mouvement #MeToo, c’est assez édifiant de voir à quel point c’est tristement toujours d’actualité, près de 50 ans plus tard. Le film s’intitule "Sois belle et tais-toi". Et s’il ne passe pas près de chez vous, vous pouvez aussi le louer en VOD sur internet, sur la plateforme La Cinitek.
Ensuite l'intégrale, c’est celle de Bertrand Tavernier. Le distributeur Tamasa propose en réalité 13 films sur ses 22 longs métrages. Ça va de "L’Horloger de Saint-Paul", son premier film, à "La Princesse de Montpensier", sorti en 2010, en passant par "Le Juge et l’Assassin".
Deux ans après la mort du réalisateur, on mesure à quel point Tavernier a marqué sa génération, par des films essentiels, aux genres extrêmement variés (il passe de polars aux fresques historiques, de films de guerre comme "Capitaine Conan" au documentaire). Tous ont en commun le souci du travail bien fait, un certain classicisme dans la mise en scène pour laisser toute sa place au récit et à la véracité des personnages.
Celui que je peux revoir à l’infini, c'est "Un Dimanche à la campagne", avec Michel Aumont, Sabine Azéma et Louis Ducreux, qui trouva ici son premier grand rôle au cinéma à plus de 70 ans ! Bouleversant dans le rôle de ce vieil homme qui reçoit ses enfants le week-end et constate impuissant tout ce qui les sépare.
Pour finir, Jeanne Moreau, tout comme Delphine Seyrig à peu près à la même époque (milieu des années 70), est aussi passée derrière la caméra et a réalisé trois films : "Lumière", "L’Adolescente" et "Lillian Gish". Des films qui peuvent paraître un peu datés aujourd’hui mais qui sont le témoignage d’une époque où les femmes cinéastes n’étaient pas si nombreuses et ont été oubliées par l’histoire.
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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