Cette semaine, l’événement au cinéma c'est la sortie de "Babylon", le nouveau film de Damien Chazelle. Une fresque ambitieuse sur la naissance d’Hollywood.
Un mot sur Damien Chazelle, c’est le dernier petit prodige du cinéma américain, le réalisateur de "Whiplash", de "Lalaland" et de "Firstman". Et le plus jeune réalisateur oscarisé, à 32 ans pour "Lalaland". Son nouveau film Babylon dure plus de trois heures, exténuantes et euphorisantes, sur la face cachée du Los Angeles des années 20 où tout était possible. Cela commence par un long prologue d’une demi-heure, d’une fête totalement outrancière et obscène chez un riche producteur. On y découvre tous les personnages du film dont une star du muet, Jack Conrad (joué par Brad Pitt) et une jeune héroïnomane débridée, Nelly LaRoy (jouée par une Margot Robbie exceptionnelle)
"Babylon", c’est l’envers du décor. Un film choral sur les excès d’une époque, sur la grandeur et la décadence des premières stars et sur cette machine à rêves qui finissait par broyer ses enfants. Damien Chazelle a eu du mal d’ailleurs à trouver un producteur. Et c’est grâce à la Paramount et aux deux têtes d’affiches du film qu’il a pu finaliser ce projet. Il y pensait depuis plus de 15 ans !
C'est un hommage à un cinéma artisanal qui n’existe plus. Il y a un tournage rocambolesque et frénétique sur un plateau en plein désert. Un autre très drôle sur le passage au parlant. Même si c’est plus classique, la séquence est hilarante. Le film est à la fois nostalgique, subversif, cruel, mais aussi étourdissant et grandiose. C’est un film-somme qui peut choquer et dont la fin peut dérouter ou agacer.
Mais on retrouve l’univers de Chazelle, son goût pour la mise en scène (comme dans "Lalaland"), pour le jazz évidemment, avec son ami Justin Hurwitz à la composition qui vient de recevoir un Golden Globe. Et il aime aussi questionner le revers des mythes américains (comme dans "Firstman", sur Neil Armstrong et la conquête spatiale).
C’est le deuxième film après "Once upon a time in Hollywood", de Quentin Tarantino, qui revient sur l’histoire du cinéma. Dans un mois sort aussi le film de Steven Spielberg, "The fabelmans" (à voir en avant-première dans le cadre du festival Télérama), qui est plus autobiographique et qui revient aussi sur le rôle des images dans la société américaine. Peut-être que le cinéma est à une période charnière de son existence et qu’il y a un besoin de revisiter sa genèse ?
C’est un documentaire dont RCF est partenaire. C'est un film très beau et très fort sur l’initiative de l’association Limbo, créée par la journaliste Cécile Allegra, prix Albert-Londres. Ils accompagnent des réfugiés migrants traumatisés par leur passé, à Conques, où ils les aident à se reconstruire par la musique, et en chansons. Une très belle leçon d’espoir sur le pouvoir de l’art !
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