Les vacances de Noël sont là et je vous propose deux nouveaux films cette semaine - vous aurez peut-être un peu plus de temps pour aller au cinéma ! Deux films aux antipodes l'un de l'autre : "Le Tourbillon de la vie", une comédie romantique virevoltante, et "Godland", un drame islandais, véritable chef-d'œuvre formel.
Je commence par le film d'Olivier Treiner, "Le Tourbillon de la vie" d’abord
parce que c’est un premier long-métrage, et parce que j’ai été très
impressionnée par la réalisation de ce projet ambitieux. Le film tresse quatre parcours différents vie d’une même personne, Julia, entre 16 ans et 80 ans, selon les rencontres qu’elle va faire, ses succès ou ses échecs. C’est vertigineux et follement romanesque et ça rejoint tous dans nos interrogations intimes : la vie tient-elle au hasard ou tout est-il écrit d’avance ?
Olivier Treiner a écrit le scénario à quatre mains avec sa femme Camille, qu’il a rencontrée par hasard dans un café il y a 20 ans. Et c’est son frère Raphaël Treiner qui a écrit la musique originale. Ensemble, ils nous entraînent dans ce tourbillon d’émotions sans jamais nous perdre en route… C'était le risque !
Il y a clairement du Lelouch dans ce cinéma-là, même si le réalisateur ne le cite pas nommément. Comme Lelouch, il laisse beaucoup de place à la musique et il a cette manière très fluide de croiser les destins et les époques.
Pour incarner Julia, le réalisateur a choisi l’actrice Lou de Laâge. Le rôle est un sacré défi qu’elle relève avec beaucoup de brio. C’est une actrice que j’aime beaucoup. Vous vous souvenez peut-être d’elle dans le film "Les Innocentes", d’Anne Fontaine, où elle jouait cette jeune infirmière de la Croix-Rouge appelée dans un monastère en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans ce rôle-là, elle était déjà fragile et forte à la fois. Elle déploie ici une palette de jeu encore plus vaste. Avec à ses côtés des seconds rôles qui sont des vraies têtes d’affiches : Isabelle Carré, Grégory Gadebois, Denis Podalydès. Une très belle distribution donc pour un film qui fait aimer la vie, quels que soient les chemins qu’elle emprunte !
C'est l’histoire d’un pasteur danois envoyé en Islande à la fin du XIXe siècle pour construire une église et documenter la vie locale de cette colonie. Le projet est né de sept photographies d’archives prises sur place à l’époque, qui ont inspiré au réalisateur cette histoire inventée : celle de Lucas, un jeune prêtre luthérien, érudit, qui débarque plein d’enthousiasme, avec ses livres et son appareil photo, dans cette île austère. Il va y affronter l’hostilité des éléments et de certains autochtones et voir sa foi vaciller face à la réalité.
La réalisateur a choisi un format d'image carré. Il reprend celui des photos prises par Lucas, un carré aux bords resserrés et aux coins arrondis qui illustrent les limites humaines de ce pauvre pasteur. À l’inverse, les paysages filmés sont somptueux, de vrais tableaux, parfois à la limite de l’abstraction. De cette beauté de la Création, Pálmason fait naître une grâce qui tranche avec le combat intérieur de Lucas. C’est un film tout en contrastes où perce une forme de transcendance, et qui a été très remarqué à Cannes en mai dernier dans la sélection Un certain regard.
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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