2023 commence sous de meilleurs auspices pour le cinéma. La suite d’"Avatar" en est déjà à près de huit millions d’entrées en France en moins de trois semaines. Et les salles obscures voient arriver la nouvelle année avec quelques grosses productions porteuse d’espoir.
La baisse de la fréquentation des salles s’est stabilisée et s’est même un peu redressée. En 2022, ce sont 152 millions de spectateurs qui sont allés au cinéma. Ce qui reste en dessous des années précédentes même avant Covid, mais avec une baisse qui repasse sous la barre des 20% après avoir dépassé les - 40% !
Côté grosses productions en 2023, on attend le nouveau "Astérix et Obélix : l’Empire du milieu", signé Guillaume Canet, un Spielberg très autobiographique "The Fabelman" et un biopic sur l’abbé Pierre annoncé pour le second semestre avec Benjamin Lavernhe dans le rôle titre
Naples est un personnage à part entière, sublimée par la caméra de Martone, et même plus précisément le quartier de la Sanita, un quartier populaire aux rues escarpées et vivantes, mais où on sent le danger et la tension permanente qui y règnent. C’est l’histoire de Felice, un Napolitain parti à l’adolescence et qui a fait sa vie au Caire, il revient 40 ans après, ne parle plus la langue, mais va renouer avec son passé.
Le film est tiré du roman d’Ermanno Rea dont le titre évoque l’état d'âme de Felice. On ne revient pas impunément sur les lieux de sa jeunesse. Au départ, Felice est revenu voir sa mère âgée et malade et il va être plongé en même temps dans la douce nostalgie de ses souvenirs, et dans une culpabilité latente liée à un drame passé. Pas vraiment de fil narratif clair, mais une déambulation dans Naples, où Felice, cherche à retrouver son meilleur ami d’adolescence, devenu depuis un parrain local ultra-violent.
Il est construit façon puzzle, où contrairement au titre, l’essentiel est finalement dans le présent, avec quelques scènes extrêmement fortes. Celle de Felice portant sa mère nue dans un bain pour la laver, avec une tendresse et une douceur inouïes. Quasiment une scène de pietà où ce serait le fils qui porterait la mère. Celle où il retrouve son ami Oreste Spasiano dans un face à face tendu à l’extrême (les deux acteurs ne s’étaient volontairement jamais vus avant pour laisser plus de place au choc et à l’imprévu de la rencontre).
Pour finir, toutes les scènes avec le prêtre de la paroisse locale, qui dans la vraie vie a aidé au tournage du film sur place. C’est un très beau personnage ancré dans la réalité de cette ville aujourd’hui. Il est à la fois animateur de quartier, médiateur, prêcheur, confesseur, et avec toute sa foi et son courage, il essaie d’extraire les jeunes de tous les trafics possibles.
On a découvert ce réalisateur espagnol en 2020 avec un petit bijou, "Éva en août", un conte moral façon Rohmer. Cette fois-ci il penche plus côté Woody Allen, époque "Manhattan". Et son actrice fétiche, Itsaso Arana, a des vrais airs de Diane Keaton !
L’histoire de deux couples trentenaires qui discutent de leurs choix de vie en écoutant du jazz et en citant le philosophe Peter Sloterdijk. C’est à la fois léger, profond, plein d’humour et de vérités, emblématique de notre époque. Le film dure à peine plus d’une heure et on en ressort charmés !
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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