"Forcer le destin" (éd. Robert Laffont, 2016). Ainsi s'intitule le récit autobiographique d'Aude de Thuin, lucide et sans concession. Le parcours d'une femme passée du succès écrasant à l'échec dévastateur. Un dépôt de bilan suivi d'une dépression ont accéléré chez cette chef d'entreprise une importante remise en question. Ainsi qu'un travail de relecture sur le sens de la vie. Au fond que recherchait-elle en courant après le succès? La réponse, elle la livre dans ces pages coécrites avec la psychologue Anne Siaud-Facchin. Mais ce n'est pas que de psychologie dont il s'agit. Aude de Thuin lance un appel, comme la morale de son histoire: "Il ne faut ne jamais condamner l'échec."
En décembre 2014, Le Figaro faisait d'elle "le symbole de la femme des années 1980" et consacrait Aude de Thuin comme l'image même de la femme qui réussit. Une "super woman" à l'origine du Women’s Forum for the Economy and Society, de la Semaine internationale du marketing direct, d'Osons la France... Des événements qu'elle lançait en femme intuitive et visionnaire, du haut de ses quatre sociétés. Elle qui se savait capable ne voyait aucun frein à son envie d'oser. Quand en 2014 elle a dû déposer le bilan, elle qui s'était "tant battue" a sombré dans une profonde dépression.
Un parcours professionnel impressionnant, mené par une femme de tempérament. Depuis qu'elle s'est relevée de sa chute, Aude de Thuin l'a compris. Le comportement autoritaire du manager n'est plus de mise. "Les jeunes vivent mal ces comportements autocrates, il faut aujourd'hui changer nos méthodes en France." Etre en vérité avec soi-même et les autres, écouter, laisser la parole à l'autre, c'est le b. a. ba du bonheur en entreprise. En lisant son histoire, on comprend qu'il en fallu du courage à cette femme dirigeante, pour confier tout ce qu'elle a dû réapprendre et qui pourtant semble si simple.
Née Odette Le Roux, dans le Finistère nord, cette fille de boulanger a toujours eu du mal à admettre le milieu dans lequel elle a grandi. Ce qui l'attirait chez "les bourgeois de la ville, c'était "une façon de s'habiller, de parler, d'être..." D'où des relations conflictuelles avec sa mère qui "sentait ce rejet". Incomprise, elle souffait "sans arrêt", dit-elle. Ses proches la voyaient forte et ne la savaient pas fragile. Auraient-ils pu deviner que sa soif de succès était une longue quête d'amour?
Parce que chaque visage est unique, le podcast Visages accueille des hommes et des femmes d'une grande diversité : philosophes, aventuriers, personnes engagées dans le développement et dans l'action humanitaire, artistes, religieux, entrepreneurs ... Tous partagent au moins un point commun : l'ouverture et le respect de l'autre dans sa différence. Thierry Lyonnet leur donne la parole pour une rencontre en profondeur.
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