"Nous avons notre responsabilité, nous l'Occident, les Français, les Américains, dans la décomposition de la Syrie." Directeur adjoint de Paris Match et grand reporter, Régis Le Sommier publie "Assad" (éd. La Martinière). Où il dresse le portrait d'un homme qu'il est un des rares journalistes à avoir rencontré plusieurs fois - un homme qui est "une énigme", comme il le dit lui-même. Il précise aussi : "Ce n'est pas du tout un livre à l'éloge de Bachar El Assad !"
"La Syrie aura été la guerre d'Espagne de notre génération", Régis Le Sommier à la fin de son livre. S'il compare la guerre qui se déroule en Syrie depuis bien tôt sept ans, avec ce qu'a connu l'Espagne entree 1936 et 1939, c'est qu'on en a fait des lieux d'affrontement entre grandes puissances. "L'Allemagne et l'URSS testaient aussi" en Espagne "leurs armement", un peu "comme une répétion générale avant la Seconde Guerre mondiale". "On s'affronte à travers divers acteurs locaux sans chercher l'intérêt du pays où on intervient mais pour préserver ses intérêts."
En ce qui concerne la Syrie, la France notamment a voulu, observe Régis Le Sommier "qu'un camp l'emporte, au nom de la morale." Et c'est au nom de cette morale que l'on a "armé ce camp". "En armant l'opposition, on n'a fait qu'ajouter de la guerre à la guerre". Pour le grand reporter, la France ainsi que nombre de pays occidentaux ont eu une lecture "manichéenne" du conflit, "totalement inadaptée pour le Moyen-Orient".
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