Thierry Lyonnet, grand reporter à RCF, raconte le podcast "Marche & Rêve"
En partenariat avec LE PÈLERIN
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Après avoir écrit pendant 15 ans dans les colonnes du Figaro ou de Paris Match, Bernard Ollivier a choisit à 60 ans de mettre ses chaussures de marche pour rallier, seul, la Méditerranée à la Chine en passant par la route de la soie. Une première mondiale. Balkans, Italie, Normandie, depuis l'écrivain - voyageur a continué sa "longue marche" et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il a fondé l'association "Seuil" qui a pour vocation d'aider des jeunes en prison ou en rupture sociale à se réinsérer en partant marcher pendant trois mois, sans téléphone, ni musique. Il est au micro de Thierry Lyonnet dans ce 5ème épisode du podcast "Marche & Rêve" pour nous montrer comment la marche a sauvé et changé sa vie.
Lorsque Bernard Ollivier entame le chemin de Compostelle, il est à bout. Dix ans auparavant, en l'espace de quelques mois il perd sa femme et sa mère et se fait licencier. Pendant 10 ans, il s'occupe de ses enfants et travail d'arrache pied pour tenter de continuer à vivre normalement. L'âge de la retraite arrive et réduit l'écrivain à néant. "D'un seul coup, la perspective de n'avoir plus rien et pas de projets : je fais une tentative de suicide. Et puis passe deux ou trois mois, j'en réchappe parce que je suis maladroit et je décide de partir sur le chemin de Saint Jacques, parce que je me dit que ca va représenter à peu près 2300 kilomètres depuis Paris, donc il me faudra au moins trois mois et je me dis qu'au bout de trois mois ou bien j'aurais trouvé une réponse à mes questions ou bien je refais ma "TS", ma tentative de suicide " raconte Bernard Ollivier. Il l'admet sans détour, son départ sur le "camino" était "une fuite de tout le quotidien".
Sur le chemin, le journaliste réalise rapidement qu'il est "moins angoissé" et "même heureux". Entre Paris et Le Puy en Velay, il n'aura croisé qu'une personne et un renard. Il profite de la solitude et de ce "bain de nature" salvateur pour relire sa vie, étape par étape. "C'est un chemin extraordinaire à condition de le faire seul. Parce que lorsqu'on marche seul, on réfléchit beaucoup et quand on arrive ou quand on rencontre alors on a beaucoup de choses à dire et on parle beaucoup et je me suis fait des vrais amis sur le chemin de Compostelle" constate Bernard Ollivier. Une des rencontres faites sur le chemin va d'ailleurs changer sa vie.
Alors qu'il est perdu et qu'il demande son chemin, Bernard Ollivier entend parler de deux jeunes prisonniers belges accompagnés de leur gardien. Leur sentence ? Faire le chemin de Compostelle. Le journaliste et écrivain trouve l'idée brillante, lui, qui sent les bénéfices quotidiens de la marche sur sa vie. "Quand vous marchez tous les jours, vous rétablissez les circuits les plus anciens de l'Homme. Chacun de ses muscles est fabriqué pour la marche. [...] Cette forme physique induit une forme mentale beaucoup plus importante. À ce moment là, vous êtes dans la situation parfaite de l'esprit sain dans un corps sain" s'enthousiasme Bernard Ollivier. Il accélère le pas pour réussir à retrouver les belges. Jeune retraité, Bernard Ollivier se dit très vite : "je vais m'occuper de jeunes en difficultés lorsque je vais rentrer".
Pour transmettre les bienfaits de la marche aux jeunes, Bernard Ollivier à besoin de parcourir quelques kilomètres pour mieux connaître ce nouveau moyen de locomotion. Il décide alors de rallier lstanbul en Turquie à Xi'an en Chine, en longeant l'ancienne route de la Soie. Pendant quatre ans, il poursuit son périple lorsque la météo est de son côté. Il racontera son voyage pédestre dans un livre en quatre tome, "Longue marche" publié aux éditions Phébus.
Toute la spiritualité consiste à trouver des limites à nos pulsions et la marche vous oblige à trouver ces limites.
"Je voulais qu'ils ressentent ce que j'ai ressenti, ce sont des jeunes qui sont perdus, qui sont ballottés à droite et à gauche, souvent ils ont vécu des moments très difficile et donc je me disais que la marche c'était sans doute un moyen leur donner de l'énergie, de leur redonner une direction dans la vie et donc de les remonter dans leur propre estime" explique Bernard Ollivier. Après avoir profité des bienfaits de la marche sur des kilomètres à travers le monde, l'écrivain veut transmettre cela aux jeunes en difficultés.
Il fonde l'association "Seuil". Plus de 300 jeunes sont partis sur les chemins avec l'association depuis son origine. Un total de 400 000 kilomètres a été parcouru, soit la distance de la terre à la lune ! Le constat est avéré, plus la marche est longue plus l'empreinte de la marche est positive. L'association constate une issue positive à la marche pour 76% des jeunes. "Ils partaient du principe qu'ils n'étaient rien et à travers la marche, ils découvrent qu'ils sont des supers sportifs et qu'ils sont dignes d'admiration, quand vous avez ces deux certitudes là vous pouvez aller au bout du monde" constate Bernard Ollivier.
Ils partaient du principe qu'ils n'étaient rien et à travers la marche, ils découvrent qu'ils sont des supers sportifs et qu'ils sont dignes d'admiration quand vous avez ces deux certitudes là vous pouvez aller au bout du monde.
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