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Brassens, des souvenirs trop beaux pour moi de Agathe Fallet (Equateurs)

Un article rédigé par Jacques Plaine - RCF Saint-Étienne, le 16 décembre 2022 - Modifié le 17 juillet 2023
A plus d'un titre"Brassens. Des souvenirs trop beaux pour moi" de Agathe Fallet publié chez Equateurs

Épouse de René Fallet - ami à la vie à la mort de Georges Brassens et tous deux « braconniers de Dieu » et du reste – Agathe eut « une place unique et privilégiée » entre ces deux artistes.

Brassens, des souvenirs trop beaux pour moiBrassens, des souvenirs trop beaux pour moi

« René Fallet, Georges Brassens. Leur a manqué de partager la vache enragée qu’ils mangèrent chacun de son côté... ils vécurent très malheureux, n’eurent pas d’enfants, et rirent beaucoup. Ils n’aimaient pas l’idée de devoir mourir. Ils moururent jeunes... je suis venue près d’eux à l’âge de seize ans... »

 

Agathe Fallet (© Louis Reynard, RCF42)

 

Agathe raconte et revisite à travers quelques photos – dont celles de Doisneau – l’histoire qu’elle a vécue à l’ombre de ces deux êtres d’exception. René, qui avec « Banlieue sud- est » - et à tout juste vingt ans - créa l’événement de la rentrée littéraire 1947 (le premier roman « pour grandes personnes » que mon père m’ait donné à lire, précisant perfidement qu’il était écrit par un gamin de mon âge) et Georges, l’homme à la « Mauvaise réputation » et aux « Copains d’abord. » L’anar idéal pour mettre en musique « Le drapeau noir flotte sur la marmite ».

 

À travers les lettres de René – les lettres d’avant leur mariage en juillet 56 – elle nous fait découvrir Jeanne, celle de « la cane », Marcel, le Marcel de Jeanne « Ben bon je m’arrête, Marcel fait les pieds au mur » mais aussi Püpchen. La Püpchen aux talons aiguilles « je suppose qu’elle les quittait pour dormir ». La Püpchen de Tallinn qui dix-huit ans plus tard rejoindra Georges sous la terre du cimetière de Sète.

 

Les participants à l'émission © Louis Reynard RCF42

 

Ce livre est un voyage « au centre d’un passé heureux » : un repas de communion solenelle « à laquelle il manque un n », la découverte d’un petit chat Siamois, une tournée des brocanteries autour de Jaligny pour meubler Crespières, une partie de 421 ou une autre « à faire le quatrième » à la belote, une leçon de conduite dans la vieille DS de Georges. « Je voudrais bien pouvoir revivre des moments comme ceux-là ».

 

Un bijou fait de petits riens mais tellement plus fort que les biographies de professionnels de la nécro qui de mémoire d’Agathe « n’ont jamais versé la moindre larme ».

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