Depuis 23 ans, l'opération Octobre Rose permet de faire tomber les tabous sur le cancer du sein. Le 26 septembre 2016 à 20h20, l'association Le Cancer du Sein, Parlons-en! avait revêtu la tour Eiffel de sa couleur emblématique, le rose. Depuis des tables-rondes, marches, conférences ont été organisées. Octobre Rose permet de libérer la parole sur un sujet de moins en moins tabou, de ne pas laisser les femmes seules, de sensibliser au financement de la recherche... Et d'encourager au dépistage: c'est là où il y a débat.
Le cancer du sein concerne 1.8 millions de femmes dans le monde. André Cicolella n'a pas de mal à employer le terme d'"épidémie", voire de "pandémie", pour une maladie qui fait plus de victimes que le sida. Mais ce qu'il pointe du doigt ce sont les causes. Et justement, pour lui, Octobre Rose "serait le moment d'[en] parler".
Dans le documentaire qu'elle a réalisé, "Au nom de tous les seins - Incertain dépistage" Coline Tison "interroge la notion de dépistage organisé et systématique proposé aux femmes de 50 à 74 ans". Si la documentariste s'est jusqu'à présent montrée enthousiaste pour Octobre Rose, depuis qu'elle a réalisé son enquête elle dit avoir pris "plus de recul". Elle parle d'un mois "relayé par des grandes entreprises multinationales qui d'un côté disent qu'elles soutiennent la lutte contre le cancer du sein, pour le dépistage, et qui nous vendent des cosmétiques qui sont eux-mêmes bourrés de phtalates et de produits chimiques susceptibles de provoquer des cancers du sein."
Pourquoi le Bhoutan pays, pays qui n'a pas connu la Révolution industrielle, a le taux le plus faible de cancer du sein? Voilà qui interroge l'auteur de "Cancer du sein - En finir avec l’épidémie" (éd. Les Petits Matins). Une étude parue l'année dernier a montré les liens entre le cancer du sein et l'exposition au DDT, "le pesticide vedette des années 50", précise André Cicolella qui affirme que le paraben ou les phtalates sont "des substances impliquées dans le cancer du sein".
Un tabou "encore plus fort que le cancer du sein": le cancer de la prostate, selon André Cicolella. "Deux cancers hormonodépendants dont les causes sont largement partagées." Or, ce sont les cancers dominants dans les pays développés.
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