Chaque année, la révélation de l’affiche du Festival de Cannes qui ornera le fronton du Palais des Festivals durant quinze jours est un moment très attendu car l’œuvre choisie donne le ton de l’édition.
Tantôt à l’effigie d’une star mythique du 7e art, tantôt symbole du tournage d’un film de légende ou encore baiser fougueux synonyme de déclaration d’amour, l’affiche peut être rétro et nostalgique, colorée ou sobre, culte ou kitsch, mais en tout cas, de nature à souligner le caractère universel et intemporel du cinéma.
Après les photos de Catherine Deneuve, l’an passé, de Spike Lee en 2021 et de Jean-Paul Belmondo et Anna Karina en 2018, le Festival revient cette année à une scène emblématique à la forte valeur symbolique.
Le Festival a ainsi choisi de rendre hommage au grand maître japonais Akira Kurosawa, Palme d’Or en 1980 avec « Kagemusha », ex-aequo avec « All that jazz » de Bob Fosse.
Mais c’est d’un autre de ses films dont s’inspire l’affiche du Festival, reprenant une scène extraite de « Rhapsodie en Août », film sur les affres des bombardements atomiques de 1945.
Comme l’indique le communiqué officiel du Festival, ce film de Kurosawa, présenté hors-compétition en 1991, rappelle comment « une grand-mère victime du bombardement de Nagasaki le 9 août 1945 transmet à ses petits-enfants et à son neveu américain sa foi en l’amour et en l’intégrité comme rempart contre la guerre. Avec autant de tendresse que de recueillement ».
Avec cette scène montrant de dos cinq personnes assises côte à côte regardant un ciel en dégradé de bleus, l’auteur des « Sept Samouraïs » et de « Dodes’kaden » nous rappelle « l’importance de se réunir et de rechercher l’harmonie en toutes choses » comme le précise encore le communiqué officiel.
« Miroir de la salle de cinéma, cette affiche entend célébrer le 7e art avec émerveillement. Parce qu’il offre une voix à chacun, le cinéma permet l’émancipation. Parce qu’il se souvient des blessures, il lutte contre l’oubli. Parce qu’il témoigne des périls, il appelle à l’union. Parce qu’il apaise les traumatismes, il aide à réparer les vivants ».
« Dans un monde fragile qui interroge sans cesse l’altérité, le Festival de Cannes réaffirme une conviction : le cinéma est un sanctuaire universel de l’expression et de partage. Un lieu où s’écrit notre humanité autant que notre liberté ».
C'est donc un appel à peine voilé à l'unité que lance le Festival dans le contexte géopolitique tendu que l’on sait.
L’affiche officielle du 77e Festival de Cannes a été réalisée par Hartland Villa (Lionel Avignon, Stefan de Vivies). Celle en PVC hissée sur le fronton du Palais des Festival dimanche matin mesure 25 mètres sur 11 et pèse la bagatelle de 180 kilos. C’est dire si son arrimage tout en haut des marches se révèle un exercice délicat. Mais réussi !
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