Déjà scénaristes des « Trois Mousquetaires, D’Artagnan et Milady », Matthieu Delaporte et Alexandre de la Pattelière retournent dans l’univers littéraire de Dumas en adaptant cette fois « Le Comte de Monte-Cristo ».
Le film, présenté hors compétition, est la plus grosse production du cinéma français cette année. Amour, vengeance, trahison, la recette est bien connue et n’a pas changé depuis 150 ans ! L’histoire est toujours bien celle d’un marin marseillais, Edmond Dantès, injustement accusé de trahison par des envieux. Et c’est surtout l’histoire d’une implacable vengeance : après 14 ans d’emprisonnement dans la terrible prison du château d’If, Edmond Dantès revient régler ses comptes.
« On a entrepris une sorte de voyage dans les genres du cinéma et tenté d’y apporter une belle flamboyance. Au 19e siècle, Dantès met en scène sa vie et sa vengeance. On voulait qu’il soit au centre du projet et que le côté sombre du contexte devienne lumineux, flamboyant » confie Matthieu Delaporte en conférence de presse.
« Pour cette nouvelle adaptation rafraîchie du roman de Dumas, poursuit Alexandre de la Patellière, l’autre réalisateur, on s’est adressé à une nouvelle génération d’acteurs afin d’apporter un regard différent sur l’œuvre bien connue et déjà adaptée tant de fois au cinéma. On voulait la dépoussiérer ».
Pour lui, l’acteur Pierre Niney s’est tout de suite imposé dans le rôle d’Edmond Dantès : « On avait très envie que ce soit lui. C’est un acteur extrêmement gourmand, dans l’écoute. Tous les matins on le sentait arriver sur le plateau avec une grande envie de travailler, même si on allait rester enfermer toute la journée dans le même décor. Ce fut un réel plaisir de tourner avec lui ».
Révélé au cinéma sous les traits d’Yves Saint-Laurent, c’est donc Pierre Niney, qui incarne le célèbre Edmond Dantès à l’écran, un personnage sombre et tortueux : « Ce rôle, c’est un cadeau pour un acteur. Ce personnage passe de l’innocence au sentiment de trahison, il connaît une souffrance mentale terrible, proche du désespoir, presque de la folie, au point de devenir un monstre. Il pose presque des questions d’ordre philosophique. Je suis très heureux d’avoir pu jouer un personnage aussi riche ».
Même si le personnage est montré sous son aspect le plus sombre, celui de quelqu’un qui se fait justice à lui-même ? « Un peu comme Batman, explique Pierre Niney. Batman est un héritier de Dantès. J’ai essayé d’oublier le poids de la littérature, de désacraliser tout ça. Je pense que le public est prêt pour accepter cette noirceur, la dureté des épreuves qu’il traverse et le monstre qu’il devient peu à peu », se justifie l’ancien pensionnaire de la Comédie-Française (de 2010 à 2015).
Mais est-ce facile pour un comédien de faire abstraction des films où leur personnage a déjà été vu tant de fois ? « On s’est approprié notre personnage en créant notre propre chemin pour y arriver, explique Anaïs Demoustier, Mercédès, l’amour de jeunesse d’Edmond Dantès à l’écran. On a écouté les réalisateurs et on les a suivis » .
Et de confier à quel point elle a aimé son personnage : « J’ai adoré mon personnage de Mercédès, un personnage romantique dans toute sa splendeur : la jeunesse, l’élan, puis la vie la rattrape avec cet amour perdu, elle se fane, elle s’éteint. C’est un très beau personnage, j’ai été ravie de le jouer ».
Dans ce « Comte de Monte-Cristo », point de courses-poursuites et duels épiques comme dans « D’Artagnan et Milady ». Ce n’est pas un nouveau film de capes et d’épées. Le combat est plus intériorisé. Pierre Niney apporte une dimension tourmentée à son personnage.
Anaïs Dumoustier apporte sa douceur délicieusement candide au personnage de Mercédès. Et c’est Laurent Lafitte qui complète la tête d’affiche dans le rôle d’un procureur accusateur des plus retors.
Ajoutez à cela des décors somptueux, une lumière qui faisait tant défaut à « D’Artagnan et Milady » et une photo contrastée en accord parfait avec le souffle romanesque du livre, et vous avez un film à grand spectacle particulièrement abouti. A vous de juger dès la sortie du film en salles, le 28 juin prochain.
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