C’est ce mardi soir que s’est ouvert le 77e Festival de Cannes. Avec des stars, du glamour, de l’émotion et pas la pluie annoncée, le Festival a démarré sous les meilleurs auspices possible.
Camille Cottin, l’actrice française qui officiait comme maîtresse de cérémonie a bien fait une référence au mouvement #MeToo mais avec humour, assurant que « les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d'hôtels des messieurs tout-puissants ne faisaient plus partie des us et coutumes du vortex cannois suite à l'adoption de la loi française sur le sujet ». Sauf que pareille loi semble sortie de l’imaginaire de l’actrice française !
Dans ce contexte de rumeurs en tous genres, la soirée a fait la part belle aux femmes. Avec, en autres, la très belle prestation de Zaho de Sagazan qui, en socquettes blanches sur la scène du Palais des Festivals, a rendu hommage à la présidente du jury, Greta Gerwig, en reprenant « Modern Love » de David Bowie. C’est sur cette chanson que Greta Gerwig actrice dansait alors qu’elle jouait une jeune new-yorkaise rêvant de devenir chorégraphe, dans le film « Frances Ha » de Noah Baumbach, en 2012.
Deux autres femmes ont encore illuminé la cérémonie, deux femmes émues aux larmes, Meryl Streep, l’immense actrice de « Kramer contre Kramer », du « Choix de Sophie » ou de « Out of Africa » recevant des mains Juliette Binoche une Palme d’or d’honneur pour l'ensemble de son oeuvre.
« Meryl, ton visage et ta voix font partie de nos vies » a déclaré une Juliette Binoche submergée par l’émotion, tandis que l’actrice américaine lui a confiée « être devenue comme folle quand j’ai su que c’était toi, ma belle Binoche, qui me remettrait ma Palme » !
Avec une pointe d’autodérision, Meryl Streep s’est encore déclarée heureuse qu’après une carrière aussi longue et aussi bien remplie, « vous ne vous soyez pas lassés de ma pomme » !
C’est enfin à elle deux qu’est revenu le privilège de prononcer la traditionnelle phrase d’ouverture officielle du 77e Festival de Cannes.
Après quoi, le film d’ouverture du Festival, « Le deuxième acte » de Quentin Dupieux, a été projeté en présence de l’équipe du film. D’entrée de jeu, le ton est donné : Louis Garrel demande à son ami Raphaël Quenard de séduire la demoiselle, Léa Seydoux, qui lui court après et qui veut présenter officiellement l’élu de son cœur à son père, Vincent Lindon. Le tout en un très long plan-séquence.
On l’aura très vite compris, « Le deuxième acte » est une satire cynique sur le cinéma portée par quatre stars qui commentent sans retenue leurs rôles et leurs répliques entre chaque prise.
Il faut voir Vincent Lindon jouant l’acteur blasé qui en a assez du métier mais qui change d’avis dès que Paul Thomas Aderson lui propose de jouer dans son prochain film !
Tout comme Dupieux balance à tout-va, se moquant du politiquement correct et aussi de ces scènes sirupeuses avec répliques téléphonées et musique à la guimauve.
De quoi débuter le Festival dans la bonne humeur, malgré le contexte ambiant.
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