On les a appelés "les dogues noirs de l'empire" ou encore "la force noire". Les tirailleurs sénégalais, des soldats venus d'Afrique pour se battre durant les deux guerres mondiales, sont morts par milliers au service de la France.
En novembre dernier, lors de son "itinérance mémorielle", Emmanuel Macron a inaugué le Monument aux héros de l'Armée noire, à Reims, en compagnie d'Ibrahim Boubacar Keïta, le président du Mali. Une œuvre du sculpteur Paul Moreau-Vauthier de 1924 qui a connu de nombreuses vicissitudes jusqu'à être réinstallée en 2013, mais sans avoir été officiellement inaugurée. C'est désormais chose faite.
Et alors que l'on commémore la fin de la Grande Guerre, l'ouvrage de David Diop "Frère d'âme" (éd. Seuil) a reçu le prix Goncourt des lycéens. Cette même année, Pierre Bouvier publie "La longue marche des tirailleurs sénégalais" (éd. Belin). Des ouvrages qui entretiennent la mémoire du sacrifice de ces hommes.
"Sur les 200.000 tirailleurs mobilisés, 135.000 sont partis en Europe." Des hommes qui ont longtemps été vus dans leur pays comme "le bras armé de l'impérialisme français", raconte Clémence Cluzel, et dont l'image a longtemps très négative au Sénégal. Un sujet abordé brièvement dans les manuels scolaires.
Mais les choses sont en train de changer, comme l'observe Clémence Cluzel, qui signe l'article "Le Sénégal commémore ses héroïques tirailleurs" paru dans La Croix le 6/11/2018. En 1997, a été ouvert un Musée des forces armées sénégalaises à Dakar - la capitale du Sénégal qui était le siège de l'Afrique occidentale a été le point de départ de "la force noire". Et en 2004, le président Abdoulaye Wade a instauré la Journée du tirailleur sénégalais chaque 1er décembre.
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