Après un demi-siècle de chansons et de spectacles, Chantal Goya n’a toujours pas raccroché le micro. A 80 ans, elle continue avec un plaisir non dissimulé à émerveiller les enfants au cours de sa tournée « Sur la route enchantée », partout en France jusqu’au 26 mars. Forte de ces années de succès et riche de ses nombreuses rencontres, elle se livre un peu plus dans la BD « L’intrépide Chantal Goya », qui sort vendredi 25 novembre aux éditions Du Signe.
Trépidant et atypique, voilà deux adjectifs qui décrivent le destin de Chantal de Guerre, dit Goya. Depuis son enfance dans les rues de Saïgon au Vietnam jusqu’à ses rencontres avec les plus grandes stars françaises et internationales, l’interprète de Bécassine a plus d’une anecdote à raconter dans cette nouvelle bande dessinée. Elle raconte notamment qu’à trois ans, elle s’est interposée entre des paramilitaires du Viêt Minh venus interpeller son père. Haute comme trois pommes mais avec un caractère affirmé, elle était alors parvenue à faire relâcher son père. « Je n’avais peur de rien », plaisante-t-elle.
En 1946, elle arrive pour de bon en France et se réjouit à l’idée de pouvoir « enfin voir le père Noël », se souvient-elle. Les années passent, Chantal rate son bac mais part tout de même en Angleterre pour devenir fille au pair. Quelques temps plus tard, elle rencontre le compositeur Jean-Jacques Debout, qui deviendra son mari, avec qui elle coule toujours des jours heureux. « J’ai un mari qui est un génie, un vrai mélodiste. Il avait vu en moi ce qui allait se passer. Il m’avait dit "tu es quelqu’un qui représente tellement les enfants, par ton physique, par ta voix, par les chansons que je vais t’écrire" ». Visionnaire, il l’était. Tout comme Barbara, qui avait assuré à Chantal qu’elle « deviendrait une institution », sourit-elle.
Des célébrités, l’interprète de Guignol et de tous les héros des enfants en a connu plus d’une ! Le cinéaste Jean-Luc Godard l’a fait tourner dans un film, Yves Saint-Laurent venait dîner chez elle, Jean-Paul Gaultier lui a fait une robe, Thierry Le Luron l’a gentiment moquée dans un sketch et le crooner américain Sammy Davis Jr a même chanté son titre « Pandi Panda » pendant un concert caritatif.
Plusieurs décennies après son début de carrière, rien ou presque n’a changé. Bien que son jeune public ait désormais des smartphones, ils sont aussi rêveurs que leurs parents, assure la chanteuse qui éprouve un plaisir incommensurable à réunir ces générations. Elle, en tout cas, n’a pas pris une ride et garde son énergie signature. « Je suis toujours la même, rien ne me gêne, rien ne me vexe », affirme-t-elle. Les parodies ou les critiques glissent sur sa robe cirée. Et de conclure avec la répartie qui la caractérise : « je pense que tous ceux qui m’ont dit du mal sont très embêtés aujourd’hui parce qu’on a mis un i devant conne, ça fait icône ».
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