Charles Christophi dirige le Caré*, une structure d’accueil pour les plus démunis créée à Genève en 1977. Homme de foi, de passion et d’engagement chrétien, il nous conte le parcours de sa vie, depuis sa formation universitaire en informatique jusqu’à son ordination, ses charges en tant que curé de paroisse puis aujourd’hui avec son action dans le cadre social genevois.
La rencontre
Dans le cadre associatif, j’ai été amené à rencontrer Charles Christophi lors de la pandémie du COVID. Plusieurs clubs service genevois se sont regroupés pour participer activement à la remise de repas hebdomadaires pour les plus démunis. L’homme m’est apparu discret, l’œil à tout, veillant au bien-être des gens qui viennent se nourrir, faire leur toilette, recharger leur téléphone portable, échanger avec des travailleurs sociaux. Havre de paix durant la journée, le centre situé aux portes de Genève près du quartier des Acacias, le Caré demande beaucoup d’énergie à son directeur et aux collaborateurs réguliers, comme aux bénévoles tels le Lions clubs genevois.
Nous nous sommes retrouvés très récemment alors que le club participe encore pendant l’hiver à ces repas du samedi midi. J’ai été touché par la personnalité de Charles Christophi. Ainsi lui ai-je demandé s’il pouvait songer à faire une émission avec nous RCF Haute-Savoie. Bien sûr a-t-il immédiatement répondu.
Dans cet entretien, l’homme livre beaucoup de sa vie spirituelle, de son parcours, lui qui est né au Moyen Orient, qui a embrassé une formation supérieure en informatique. Puis il s’est inscrit en théologie à l’Université. En temps-là, il avait une amie, confie-t-il simplement. Puis un jour, il doit parler à cette amie du fait qu’il a rencontré Dieu. Sa voix est tracée, jusqu’à son ordination, puis ses tâches de curé, puis sa participation au comité du Caré, puis sa nomination au poste de directeur. Comme je le lui dis à la fin de l’émission, « c’est la première fois que je dis Monsieur ou Charles, dans la première partie, mon Père, sans la seconde et Monsieur le directeur en fin d’émission. »
Concernant la musique, le choix s’est fait en toute dernière minute, avant d’enregistrer. Haendel ou Bach ? avait-il proposé vaguement. Puis soudain, l’air espiègle, il me dit : « J’ai choisi autre chose. Cela devrait vous plaire ! » En effet, l’émission donne à écouter… Lady Gaga, qu’il était allé voir à Zurich, et Simple Minds. Etonnant et à l’image du directeur actuel du Caré.
Le CARÉ
Le CARÉ est un lieu d’accueil d’urgence de jour, destiné à recevoir, de manière informelle et inconditionnelle, des personnes confrontées à des difficultés matérielles et/ou affectives, ayant souvent en commun la solitude et l’exclusion, le rejet et la marginalisation.
En tant que lieu de vie, nous favorisons les rencontres et les échanges entre les personnes. L’équipe, encadrée de stagiaires et de bénévoles, s’engage de manière permanente pour interagir avec beaucoup de souplesse, de finesse et avec un sens profond de l’anticipation et de l’adaptation.
Notre action directe est de servir des repas chauds et de répondre aux besoins essentiels (douches, casiers, coiffeur ou encore distribution de vêtements et de cornets alimentaires) dans un lieu de réconfort, où nous agissons aussi pour encadrer et orienter les personnes accueillies auprès de toute structure qui pourra leur apporter une aide complémentaire à la nôtre.
*Le saviez-vous ?
Pour la petite histoire, le nom du CARÉ vient de l’acronyme « Caritas – Accueil – Rencontre – Echange » et non pas du mot « carré ». C’est ainsi qu’est né le slogan : « Si tu tournes en rond, viens au CARÉ ».
Chaque mois, Daniel Bernard vous invite à une conversation originale avec des hommes et des femmes au destin singulier et pour lesquels la foi et la spiritualité n’étaient pas un a priori.
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