Et si vous mettiez seulement une heure de train pour vous rendre à Paris depuis Châteauroux ? Le sociologue Jean-François Sabouret en rêve. Originaire de l’Indre, il a publié il y a quelques jours un livre aux éditions Atlande sur le sujet : L'Occident express. Plaidoyer pour un Shinkansen français contre le désert rural qui nous guette.
Cette ligne à grande vitesse pourrait desservir, notamment, Paris, Orléans, Vierzon, la cité castelroussine, La Souterraine, Limoges et se prolongerait jusqu'à Toulouse.
Châteauroux serait ainsi à une distance équivalente de ceux « qui habitent dans la banlieue profonde en région parisienne et travaillent dans la plus grande ville de France », constate Jean-François Sabouret. Cela aurait de nombreux avantages selon lui.
À Paris, pour le prix d'un appartement à Châteauroux, vous avez seulement 30 à 40 mètres carrés. Des entreprises s'installeraient aussi dans la préfecture de l'Indre. Elles apporteraient de l'emploi, de la consommation et des initiatives supplémentaires pour le territoire.
Tout ce développement aurait cependant un inconvénient : une hausse possible des loyers, « mais en même temps le travail augmenterait, nuance l'auteur. Le destin de nombreux indriens est de monter à Paris pour gagner leur vie. Ce n'est pas sûr qu'ils auraient fait ce choix-là s'il était possible de rester sur place ».
Cette ligne à grande vitesse serait donc très utilisée et même « rentable », selon Jean-François Sabouret. Et le sociologue va encore plus loin, en affirmant que la ligne pourrait aussi aller au-delà des frontières.
Nous sommes français mais européens. On partirait donc de Bruxelles, on traverserait l'Espagne et on irait jusqu'à Marrakech. Il faudrait seulement faire un petit tunnel sous les Pyrénées, et un autre sous le détroit de Gibraltar
Ces constructions n'inquiètent pas le sociologue : il s'appuie sur les travaux effectués par les Japonais lors de la construction de leur Shinkansen, l'équivalent du train à grande vitesse français, construit pour les Jeux olympiques de 1964 : « Ils ont notamment creusé un tunnel de 57 kilomètres entre deux îles, entre Tokyo et Sapporo, le trajet est passé de pratiquement une journée à moins de cinq heures. Ce n'est pas vraiment rentable parce qu'il n'y a pas beaucoup de monde dans ce coin là. Mais ce qui l'est, c'est le sens de l'égalité dans les territoires japonais. Je ne suis pas sûr que tous les français soient égaux », regrette Jean-François Sabouret.
Que manque-t-il donc pour suivre le modèle japonais ? Peut-être un peu « d'influence », suggère le sociologue.
L'Occident express. Plaidoyer pour un Shinkansen français contre le désert rural qui nous guette, du sociologue Jean-François Sabouret est à retrouver aux éditions Atlande (novembre 2021).
Il est, par exemple, en vente à la librairie castelroussine Arcanes.
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