Pour rencontrer cette grande dame de l'alpinisme, la première française à avoir gravi l'Everest, destination Chamonix. C'est là, dans la capitale de l'alpinisme, que Christine Janin a installé son association À chacun son Everest !. Et c'est là aussi qu'elle reçoit Thierry Lyonnet à l'occasion de la sortie de son livre, "Christine Janin - Dame de pics et femme de cœur" (éd. Glénat), un ouvrage qui vient d'être réédité.
Pourquoi toujours la première ? Christine Janin a été la première française au sommet de l'Everest (1990), la première française au-delà de la barre des 8.000 sans oxygène (le Gasherbrum II, au Pakistan, à 24 ans), la première européenne à avoir relever le fameux Challenge des 7 Summits, la première femme au monde, enfin, à avoir atteint le pôle Nord sans moyen mécanique ni chien de traîneau. Pourquoi donc toujours devoir être la première ? "Parce que c'est amusant !", répond-elle. Et aussi parce qu'elle l'admet, Christine Janin est une "compétitrice".
Christine Janin est une sportive dans l'âme (elle a eu 22/20 en gym au bac !). Elle qui hésitait à devenir professeur de sport ou médecin choisira la médecine. Une jeune fille un peu garçon manqué, élevée au milieu de quatre frères, qui n'a pourtant rien de ceux pour qui être meilleur c'est écraser son prochain. Tout le contraire : si elle a choisit la médecine c'est qu'elle aime soigner les autres. Si elle a décidé de créer en 1994 l'association À chacun son Everest !, c'est parce "la médecine est toute [sa] vie". À Chamonix, elle accueille des enfants atteint d'un cancer et, depuis 2011, des femmes en rémission d’un cancer du sein. Un jour, l'une d'elle a écrit sur le livre d'or de l'association : "Oui, vie".
"Toi tu as dit oui à tout", lui a-t-on dit un jour. Elle relisant son parcours, Christine Janin écrit : "Rien ne m'est arrivé par hasard, je suis convaincue que tout ce qui survient dans nos existences est le résultat de nos pensées, de nos intentions, le hasard est le pseudonyme du divin qui ne dit pas son nom. La coïncidence, un événement miraculeux créé par le divin." Est-ce la montagne qui lui a enseigné cette philosophie de vie ? Christine Janin confie : "Tout ce que j'ai fait je l'ai fait par intuition, l'intuition est très forte, elle a toujours raison."
Avec le ski, la course à pied ou l'escalade (elle est une "bleausarde") on peut se laisser aller à la jouissance de toujours repousser ses limites : l'alpinisme, lui, vous apprend à "savoir reculer". "Il faut marcher en pleine conscience de son souffle, de sa respiration et de sa tête, savoir écouter et craindre la montagne : c'est elle qui a toujours raison, ne pas tenter le bras de fer." Christine Janin, c'est une alpiniste qui n'a pas peur de dire : "On est pas obligé d'aller là-haut."
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