La résurrection c'est croire que la mort n'aura jamais le dernier mot. Cinq frères de la Communauté de Taizé partagent leur expérience. La vie pascale est une source de relèvement pour tous.
Comment comprendre la résurrection qui est le fondement du christianisme ? Dimanche dernier, les chrétiens ont fêté Pâques, ou la victoire du Christ sur la mort. "C'est un grand mystère, convient frère Aloïs, prieur de la communauté de Taizé, notre langage humain est trop pauvre pour l'exprimer." Mais comme le dit saint Paul, désormais il n'y a plus rien qui puisse nous séparer de l'amour de Dieu. Frère Aloïs, prieur de la communauté, Frère John, Frère Richard, Frère Jasper et Frère Benoît décrivent la joie de la Résurrection.
Le Christ est ressuscité il y a plus de 2.000 ans mais cette bonne nouvelle inouïe concerne toute l’humanité d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Quelle est la nature de la joie de la résurrection promise et offerte par Jésus relevé du tombeau ? La résurrection, c'est trouver du sens là où il y a apparemment le non-sens. "Le Christ est entré dans les ambiguïtés de notre monde et de notre vie, il a touché les ambiguïtés, les fautes, les limites, les échecs." Le message de Pâques est donc "un message d'espérance qu'aucune situation de haine, de mort et de violence ne pourra vaincre".
Ce qui est "impressionnant", avec la résurrection c'est qu'il n'y a "aucun triomphalisme", dans les Évangiles. "Mais un changement profond qui se voit à travers une nouvelle vie de communauté, une vie de partage." Cette joie de la résurrection renouvelle la vie des apôtres. "Quand je vois des situations où des personnes sont complètement démunies, quand ils ont tout perdu mais qu'elles gardent une force extérieure, alors je sens que la foi en la résurrection est vraie, que ce n'est pas seulement une idée mais que c'est une vie."
Avec la résurrection, il faut "dépasser les lectures superficielles, presque magiques". Et entrer dans l'acte de foi. "La résurrection, ça nous dit que le mal n'a jamais le dernier mot, qu'il y a toujours un au-delà, ça nous permet de continuer." Ce qui touche le plus frère John dans les recits de la résurrection, c'est l'inattendu et l'"impossible qui devient possible".
Comment imaginer, comment comprendre la résurrection? Ce qui touche le plus frère Richard, ce sont "les récits où on ne reconnaît pas tout de suite que le Christ est là : ça me touche parce que Dieu se fait proche de manière discrète".
La Résurrection, cela demande à être attentif à la présence. Alors que l'on a facilement tendance à nous "refermer sur nos soucis, sur nos problèmes", le Christ ressuscité invite à "donner plus d'importance à ce qui vient vers nous, à ce qui nous interpelle". Cela suppose un combat, de "préférer la joie à soi".
"Chaque chrétien est invité à témoigner de la Résurrection : c'est central, mais ça nous dépasse aussi !" Dans les Évangiles, il n'y a aucun récit sur le moment même de la résurrection, qui essaie de tout expliquer. Ce que l'on voit en revanche c'est ce que la résurrection a changé dans la vie des uns et des autres.
Ce que ça a changé dans la vie de chacun, c'est que désormais il n'y a plus de fatalité ni de raisons de se résigner. "Mais que ça ne doit pas venir de nous-mêmes : le message de la modernité c'est un peu 'tu es responsable de ton destin, si ça ne marche pas c'est de ta faute' ; et la résurrection nous dit 'non le Christ est mort pour toi et il t'amène vers la vie'."
La résurrection, "cet énorme mystère d'amour", est au cœur du christianisme. Frère Benoît l'a vécue de manière "grave" après la mort de frère Roger, le fondateur de la communauté, assassiné le 16 août 2005. Il a été témoin de la tristesse des moines mais aussi il a pu constater que ce drame "n'entamait pas en eux l'espérance de la résurrection". Voilà qui était pour lui "un signe tangible que la mort n'aurait pas le dernier mot".
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