Dan Ar Braz à Douarnenez : « Quand je viens de Quimper, j’ai l’impression de faire un grand voyage »

Le créateur de l'Héritage des Celtes nous attend au Flimiou, sur le slipway du port du Rosmeur. C’est dans un lieu très proche, sur la plage des Dames, qu’il a passé son cinquante mètres de natation.

Dans ses yeux d’enfant, l’endroit, remblayé depuis, avait la forme d’une montagne. "Le Flimiou, c’était le pays de ma maman, de ma grand-mère, de ma tante Simone, de mon tonton Jean Bourhis… On venait ici avec les poussettes, et on se promenait" se souvient avec émotion le musicien, qui fêtera ses 76 ans en janvier 2025.

La Cornouaille dans le cœur

S’il a toujours vécu à Quimper, Dan Ar Braz ne se sent pas finistérien. "C’est un coup à Napoléon, c’est des conneries" exprime-t-il à l’encontre de la notion même de département.

Près du baliseur Roi Gradlon, récemment sorti du bassin à flot du Port-Musée, c’est l’occasion de parler de Douar Nevez, son premier album solo paru en 1977, consacré aux légendes dont celle de la Ville d’Ys qui serait immergée dans la baie. "Je crois qu'il y a eu des villes englouties un peu partout sur les rivages il y a très longtemps, et beaucoup de légendes. La nôtre serait ici ou là, quelque part dans cette baie. Et donc, j'ai voulu utiliser cette légende pour illustrer un peu mes craintes et mes peurs." Dan Ar Braz a une pensée émue pour son fils Tristan disparu en 2013, en désignant l’île du même nom.

Le podium, ce n’est pas mon truc

Il ne tarit pas d’éloges sur sa fille Yuna (DJ Wonderbraz), qui vit aussi à Douarnenez et qui fait revivre les gramophones de son grand-père. Clarisse Lavanant, avec qui il collabore sur plusieurs albums dont un de comptines, et qui lui écrit des textes, a aussi une grande place dans sa carrière.

Sincère et humble, artisan de la musique plutôt qu’artiste, Dan Ar Braz peine à mettre des mots sur ce qu’il a apporté à la scène musicale et à la promotion des cultures bretonnes et celtiques. "Pour le livre, Frédéric Jambon avait choisi un titre, du genre la légende de la musique bretonne. Je lui ai dit : Frédéric, on va se calmer !"

Le titre Chemins Bleus est inspiré de l’album Musiques pour les silences à venir.