Le 77e Festival de Cannes a ouvert ses portes hier soir avec un casting prestigieux sur le tapis rouge : Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon et Raphael Quenard ont monté les marches pour le film de Quentin Dupieux, "Le Deuxième acte", une comédie à l’humour grinçant.
On commence à bien connaître le ton décalé et loufoque de Quentin Dupieux, le réalisateur le plus prolifique du cinéma français, avec 3 films sortis en moins d’un an : “Yannick”, un huis-clos dans un théâtre qui a fini de révéler au grand public l’acteur Raphaël Quénard, phénomène 2023 et César de la meilleure révélation masculine.“Daaaaaali ! ”, une incroyable performance de 5 acteurs différents pour incarner le maître du surréalisme. Et "Le Deuxième acte" en ouverture de Cannes.
La mise en scène est plus sage, avec de longs plans séquences assez bavards mais extrêmement drôles sur tous les thèmes politiquement corrects du moment. L’intrigue et le scénario sont courts, comme tous les films de Dupieux, celui-ci dure 1 h 15, et il ne faut pas trop en dire pour ne pas divulgâcher les effets de surprise. En deux mots, Florence est amoureuse de David qu’elle veut présenter à son père Guillaume. Mais David n’a qu’une idée, se séparer d’elle, en la mettant entre les mains de son ami Willy.
Jusque-là, l’humour de Dupieux flirtait avec le bizarre et l’absurde, et avait une forme de légèreté. Ici il devient plus sérieux, avec une réflexion sous-jacente sur le métier d’acteur, sur le besoin d’imaginaire, et sur la frontière entre fiction et réalité. Dupieux aime emmener le spectateur dans une autre dimension. Mais là c’est finalement pour mieux nous ramener au réel, et un réel assez cruel.
Le Festival de Cannes est évidemment une magnifique caisse de résonance sur le sujet. Camille Cottin dans son discours d’ouverture a glissé avec humour que "les rendez-vous professionnels nocturnes dans les chambres d’hôtels des hommes puissants ne faisaient plus partie du programme cannois"
Le film n’aborde pas directement la question des violences sexuelles et sexistes même s’il effleure le sujet deux fois. Et c’est donc aussi une réponse, par du cinéma, de la part du Festival et de Thierry Frémaux, son délégué général.
Il prime depuis 1974 un des films en Compétition, pour ses qualités artistiques et ses valeurs humaines, des valeurs chrétiennes universelles qui touchent à la dimension spirituelle de la vie. Le Jury cherche donc le film qui traite le mieux de questions de justice, de paix, d’espérance ou de dignité humaine. Sans forcément vouloir changer le monde, un film qui nous mette en mouvement intérieurement voire nous donne envie d’agir concrètement.
Pour ses 50 ans, l’occasion se présente de revenir sur les 50 films primés, à travers un livret et des vidéos envoyées par plusieurs réalisateurs.
France.tv, partenaire officiel du Festival de Cannes, rediffuse en ce moment plusieurs films qui ont marqué le Festival. "Secrets et mensonges" de Mike Leigh, à la fois Palme d’or et Prix du JO en 1996, sur les retrouvailles d’une mère et de sa fille donnée à l’adoption à la naissance. Et "Moi Daniel Blake" de Ken Loach, multi-primé par le jury œcuménique et qui nous a envoyé un très beau message d’anniversaire.
A retrouver sur le site juryoecuménique.org.
En salles de cinéma dès cette semaine, le film Le Deuxième acte de Quentin Dupieux.
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