Une semaine vient de s’écouler au 77ème Festival de Cannes. Retour sur les événements qui ont marqué le début de festival comme la première diffusion de Marcello Mio de Christophe Honoré, en salle ce mercredi 22 mai.
Beaucoup de grosses productions américaines cette année sur la Croisette, avec - pour les aficionados - le retour de la saga Mad Max et son 5ème opus : Furiosa (en salle ce mercredi 22 maii), le film testament de Francis Ford Coppola, Megalopolis, qui a plutôt déconcerté que séduit, et la première partie du western ambitieux, de Kevin Costner Horizon qui veut retracer toute l’histoire de la conquête de l’ouest aux Etats-Unis.
Des films pour la plupart hors-compétition (sauf le Coppola) qui permettent au Festival de Cannes d’accueillir quelques grandes stars d’Hollywood sur le tapis rouge et de consolider sa place de plus grand festival de cinéma du monde.
Il est toujours difficile de prévoir les choix d’un jury souverain et tenu au secret pendant 12 jours. Surtout qu’il reste encore des films très attendus comme ceux de Paolo Sorrentino, de Michel Hazanavicius ou de Mohammad Rassoulof, qui a fui l’Iran pour être présent à Cannes.
On pourrait s'attendre à nouveau à une Palme d’or française cette année, pour Jacques Audiard et son film Emilia Perez. C’est sans conteste celui qui a le plus enthousiasmé le public lors de sa projection. L’histoire improbable d’un chef de gang de narco-trafiquants ultra-violents qui veut devenir femme. A 72 ans, Audiard se renouvelle encore, il signe une œuvre surprenante, originale et très créative. Sans jamais tomber dans l’excès ni le ridicule, il ose mélanger les genres, à la fois comédie musicale, thriller et soap-opera façon telenovelas latino.
La présidente du jury Greta Gerwig pourrait être sensible à cette variation autour du rapport hommes-femmes, elle dont le film Barbie a, l’été dernier, réunit des dizaines de millions de spectateurs dans le monde entier.
Beaucoup de films cette année sur les ultra-riches et sur tous leurs excès. Ca va du biopic sur le jeune Donald Trump, The Apprentice, d’Ali Abassi, au film gore et sanguinolant The Substance, sur la tyrannie de la jeunesse, en passant par Anora de Sean Baker, une jeune escort-girl attirée par la fortune d’un oligarque russe. Tous ces films dénoncent les mirages et les ravages de cette soif de pouvoir, de sexe ou d’argent. Et c’est rude et éprouvant parfois !
Hier soir, le film Marcello Mio de Christophe Honoré a apporté ce qu’il nous fallait de poésie et de légèreté. Chiara Mastroiani y incarne son propre rôle, tout comme ses proches, sa mère Catherine Deneuve, ses amis Melvil Poupaud, Benjamin Biolay, Fabrice Lucchini.
Et elle fait revivre son propre père dans un exercice vertigineux sur le métier d’acteur, sur la part de soi et la part de l’autre nécessaire à l’incarnation d’un personnage.
Oh ! Canada de Paul Schrader, adapté d’un roman de Russell Banks, l’histoire d’un célèbre documentariste sur le point de mourir qui, dans une dernière interview, confesse à sa femme et à ses proches, ses erreurs et ses lâchetés passées, loin de l’image du grand artiste engagé. C’est avec Richard Geere !
Enfin, un premier film d’Agathe Riedinger, Diamant Brut, le portrait d’une jeune fille déterminée à intégrer un programme de télé-réalité et sur laquelle la réalisatrice porte un regard quasi documentaire mais empreint d’empathie et d’humanité. C’est impressionnant et bouleversant.
Rendez-vous samedi pour connaître le palmarès complet du Festival dont le Prix du jury œcuménique qui fêtera en même temps ses 50 ans et remettra un prix spécial à Wim Wenders pour l’ensemble de son œuvre.
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