Elles ont pour nom Hatchepsout, Néfertiti ou Cléopâtre. Elles furent reines d'Égypte, certaines eurent même le titre et le pouvoir de Pharaon. Mais qui étaient ces souveraines égyptiennes immortalisées dans l'art pour leur beauté ? Thierry Lyonnet reçoit l'égyptologue Florence Quentin, auteure du livre "Les grandes souveraines égyptiennes" (éd. Perrin, 2021).
Dans "Les grandes souveraines égyptiennes" (éd. Perrin, 2021), l’égyptologue Florence Quentin dresse le portrait d’une vingtaine de reines égyptiennes, dont certaines furent même pharaon. Parmi elles, Néfertiti, dont le superbe buste iconique conservé au musée de Berlin, nous ferait presque croire que l’on connaît cette reine. "En réalité on ne sait presque rien d’elle", nous dit Florence Quentin. Elle a vraisemblablement joué un rôle essentiel auprès de son époux Akhenaton. Ce "pharaon monothéiste qui a imposé ce culte du dieu unique dans une civilisation marquée par le polythéisme".
"En dépit de la réputation odieuse et misogyne que lui ont fait les auteurs latins", Cléopâtre était "une grande intellectuelle" et "une fine politique qui s’est battue bec et ongle contre Rome pour garder la souveraineté de l’Égypte". Mais la plus "admirable" aux yeux de Florence Quentin, c’est Hatchepsout, "parce qu’elle a régné pendant 22 ans sur le pays, un règne marqué par la prospérité, par une intense stimulation intellectuelle".
Dans l’Égypte antique, le statut des femmes était très différent de celui des femmes grecques et romaines. "Cette civilisation égyptienne est une civilisation évoluée, une société qui a laissé l’accès aux femmes à des fonctions, à des métiers qui partout ailleurs étaient réservés aux hommes."
La femme égyptienne avait "un statut juridique plein et entier". Un statut exceptionnel, unique dans le monde antique. "Ces femmes, quelles que soient les couches de la société sont respectée même si on est dans une société d’essence patriarcale."
Le rôle des reines d’Égypte était "essentiel", d’abord parce que "Pharaon ne pouvait régner en célibataire". La grande épouse royale était "son alter ego". Pharaon devait "régner avec elle". Certains reins étaient une "hypostase de la déesse", c’est-à-dire qu’elle était considérée comme "le sanctuaire de cette déesse qui descend en elle et dont elle est l’incarnation". "Pour les Égyptiens, c’était une réalité, Pharaon et son épouse étaient des dieux vivant sur terre."
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