Le trompettiste franco-libanais que l’on ne présente plus a su sortir de la tradition musicale pour explorer des chemins nouveaux à travers la littérature. Peu de temps après la sortie de son dernier album, « First Noel », il signe un livre qui met en valeur l’improvisation, tel un véritable art de vivre.
"Si j’ai publié cet album de Noël, et si je sors ce livre, c’est parce qu’il est urgent que nous réapprenions à rêver et avoir l’espoir de vivre dans un monde plus bienveillant" écrivait Ibrahim Maalouf sur Twitter le 8 décembre dernier, le jour de l’Immaculée Conception. Sur RCF, le trompettiste franco-libanais explique avoir voulu produire cet album pour ses enfants. Une allusion également à sa grand-mère, décédée il y a quelques mois. "C’est le premier Noël avec Naël, mon fils de six mois, et mon premier Noël sans Odette, ma grand-mère" lance-t-il.
L’album, qui se compose de grands classiques du répertoire de Noël mais également de titres profanes (on retrouve notamment un titre de Mariah Carey), a été enregistré dans la plus vieille église de Paris, Saint Julien Le Pauvre. "C’est une église qui compte beaucoup pour moi. Je me suis fiancé dans cette église, je me suis marié dans cette église. L’enterrement de ma grand-mère a été célébré là-bas. Et c’est une église qui a accueilli mon père dans les années 60, quand il est arrivé sans un sou et sans parler un mot de français" ajoute Ibrahim Maalouf.
Ibrahim Maalouf est né au Liban, mais il a grandi en France. Son rapport avec son pays d’origine, dans sa jeunesse, est assez compliqué. "Nous n’avions pas le droit de regarder les news, c’était drame sur drame. Et quand on allait au Liban, les villages en montagne étaient épargnés par les événements dramatiques de la guerre civile. On était dans une forme de déni. Et chaque année, on y allait malgré les bombardements. C’est une manière assez étonnante de vivre ça" lance le trompettiste.
Ibrahim Maalouf tombe très tôt dans la musique. "Tous les enfants ont envie de jouer. Tous les enfants ont envie de chanter. On a tous en nous ce petit quelque chose de créatif, qu’il faut encourager. Ma mère m’a permis de m’amuser avec le piano. Mon père m’a enseigné de manière très stricte la trompette classique. […] J’écoutais mon père jouer de la trompette dans le salon. Le son était filtré par le mur. J’entendais un son très feutré, très beau. J’ai voulu faire de la trompette et j’ai trouvé que le son était beaucoup trop puissant pour mes oreilles" explique-t-il en riant.
Outre son album de Noël, "First Noël", Ibrahim Maalouf signe également un livre, "Petite philosophie de l’improvisation" (éd. Equateurs Mister Ibé). "L’improvisation a une part très importante dans mon travail. C’est en faisant face à l’imprévu que l’on crée les moments les plus touchants, les plus sincères" lance-t-il sur RCF. Une improvisation qu’il revendique telle une philosophie de vie dans son livre.
Pour autant, improviser n’est pas faire n’importe quoi. "C’est de l’autodidactie que l’on pratique tous les jours. On en fait tous les jours. Le problème est dans le fait que, dans la musique, on oublie l’importance de l’improvisation, de la spontanéité dans l’improvisation. Du coup, on crée de moins en moins de nouvelles choses" conclut-il.
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