Il était une fois "Tous Mélomanes"

La toute première fois.

A chacun son histoire. Cela pourra passer par les parents, un oncle, un ami, la radio, la télévision, mais il nous sera difficile d’oublier cette première fois où l’on ressentira une émotion face à une Symphonie, une page de Piano, un air d’Opéra. Alors on se fera curieux avec cette gourmandise, cette nécessité de se construire, de trouver ses premiers repères musicaux, littéraires, poétiques, picturaux. Ce sera notre jardin secret, et pour certains, notre tour d’ivoire.

A l'époque de notre enfance et adolescence, nous n’avions que la radio, le bon vieux disque vinyle, sans oublier les cassettes que nous nous passions entre amis. Et puis pour les plus chanceux, l’Ecole de Musique du coin, ou le Conservatoire. Piano, clarinette, violon, à chacun son instrument. Et si par chance on tombait sur un enseignant qui avait la fibre, alors les fenêtres s’ouvraient toutes grandes. 

La musique est loin d’être anodine. Elle nous donne plus que du bonheur, elle nous donne cette force d’avancer. Elle pourra, à certains moments de notre existence, nous aider à traverser des moments difficiles, à panser nos blessures. 

Bâtir une émission.

Les choses ne se font pas au petit bonheur la chance. Il y a une ligne à respecter, des temps de paroles, des plages musicales à caler, à découper. Et puis raconter une histoire, trouver les mots justes, les mots qui accrochent radiophoniquement. Mettre tous ces éléments en miroir, sans perdre le fil conducteur afin de maintenir l’attention de l’auditeur. C’est une chose délicate, car une émission de radio classique n’est pas un concert, n’est pas la diffusion de deux ou trois morceaux parsemés de quelques anecdotes volées sur Internet. Non, une émission musicale est une tranche de vie que nous partageons avec vous. Certains déclineront le baroque, le Moyen-âge, la Renaissance, en mode sacré, en mode profane, pendant que d’autres partiront à la recherche d’une discothèque idéale. Et puis il y aura ceux qui auront ce besoin d’intimité, de confidences entre un Schubert, une Clara et un Robert Schumann, un univers ô combien poétique. D’autres ne manqueront pas de tisser des liens entre l’histoire et la musique, de faire des correspondances entre les différentes formes d’arts. Un autre fera vibrer sa fibre espagnole, ira jusqu’à puiser dans les enregistrements anciens, les enregistrements historiques. Il nous faut garder la mémoire vive, intacte. Nous sommes tous des passeurs et en ces temps difficiles où tout n’est que saupoudrage, facilité, et bien souvent vulgarité, nous nous devons de garder, de maintenir ces valeurs. 

RCF National.

À RCF National, nous sommes libres de nos choix, nous sommes respectés par une direction qui nous fait confiance et nous donne carte blanche. Par les temps qui courent, ce n’est rien d’autre qu’un luxe. Merci à Philippe Lansac, Bertrand Lachanat de nous permettre d’exister. Bertrand ? Un autre passionné de musique, de toutes les musiques, et qui sait si bien nous relancer, nous faire rebondir en direct. Et puis merci à Jacques Nouvier de piloter cette équipe avec enthousiasme, d’être à notre écoute, tant sur le plan musical que sur le plan humain.

La saison à venir.

Elle est en cours de préparation et elle sera riche, car les choses ne se font pas au dernier moment. Le travail sur une émission peut prendre des jours, des semaines, voire des mois pour l’écriture d’un cycle. Il nous faut anticiper les évènements à venir, les anniversaires à célébrer, la sortie des nouveautés pour mettre en avant nos coups de cœur, les invités à recevoir entre deux concerts, entre deux trains. Notre équipe est en en relation avec les artistes, en lien permanent avec les managers, les labels, les éditeurs. Comme au spectacle, comme au concert, au théâtre, à RCF une saison se prépare à l’avance. On y travaille et nous continuerons de partager avec vous, notre amour des belles choses, pour votre plus grand plaisir, et pour le nôtre.  

Philippe Soler.