Avec son sourire discret et sa sensibilité, c'est l'une des comédiennes les plus attachantes du cinéma et du théâtre français. Mais c'est aussi une écrivaine remarquée. Après "Les Rêveurs" (éd. Grasset), son deuxième roman "Du côté des Indiens" sort en version poche. Et le 8 septembre, elle sera de retour à l'affiche de "Délicieux" d’Éric Besnard. Retour sur le parcours d'une femme de cœur.
"Finalement, est-ce que nos qualités, notre charme, ne viennent pas de nos failles, de notre fragilité, de nos maladresses ?" confie celle qui a tenu le rôle titre dans "Les Émotifs anonymes", aux côtés de Benoît Poelvoorde (2010). Ses fragilités, Isabelle Carré ne les cache pas. Ni les drames qui ont marqué son enfance, la séparation de ses parents, un séjour en hôpital psychiatrique, une agression sexuelle à l’âge de 12 ans... Dans son premier roman, on trouvait beaucoup de sa trajectoire personnelle.
Pour "Du côté des Indiens", tout est parti d’un témoignage entendu à la radio sur la fin de l’enfance. Elle voulait aussi raconter une amitié entre une femme adulte et un petit garçon, inspirée par "La vie devant soi", de Romain Gary. Les quatre parties de son roman racontent les trajectoires de Ziad, un petit garçon, Anne et Bertrand, ses parents, et Muriel, la maîtresse de son père.
Cette dernière s'inspire du passé d’Isabelle Carré. "Ça parle de la difficulté que l’on peut avoir quand son a 20 ans à dire non dans une relation professionnelle avec quelqu’un qui a du pouvoir sur vous." Dans ce roman, beaucoup de thèmes s’entrecroisent, notamment, en écho, l'affaire Harvey Weinstein. Et entre les drames, l'humour. Elle livre une description assez caustique du milieu du cinéma…
Enfant, elle voulait être danseuse. Si on ne l’a pas encouragée à poursuivre - et ça lui a "brisé le cœur" - elle n’a pas lâché la scène. Quand elle s’est inscrite au Cours Florent, à 16 ans, elle s'est "tout de suite sentie beaucoup mieux". En 2003 elle a décroché le César de la meilleure actrice pour son rôle dans "Se souvenir des belles choses" de Zabou Breitman, avec Bernard Campan. On retrouvera en octobre prochain le duo Campan-Carré au théâtre de la Renaissance dans la pièce "La Dégustation". Isabelle Carré, c’est une brillante carrière au cinéma mais aussi au théâtre. Elle a reçu à deux reprises le Molière de la meilleure comédienne.
En plus d’être actrice, Isabelle Carré écrit, donc. Depuis toujours, en fait. "Pourquoi j’avais arrêté ? J’écrivais beaucoup quand j’étais plus jeune." Grâce à un atelier d’écriture au quotidien par Philippe Djian, elle s’est remise à écrire. "Écrire c’est trouver ma voix… Chercher ma langue, hésiter sur des phrases… Un bonheur que j’ai retrouvé et que je ne veux plus quitter !" Après "Les Rêveurs" en 2018 et "Du côté des Indiens" en 2020, le troisième "est déjà bien en route !"
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