Il a réalisé la première traversée de l'Himalaya en parapente, d'Est en Ouest. Jean-Yves Fredriksen a passé quatre mois à voler entre les plus hauts sommets du monde. Une aventure que cet assoiffé de rencontres et de grand air raconte dans "Vol au-dessus de l'Himalaya" (éd. Paulsen).
Il est parti du Tadjikistan, du haut du premier 4.000 le plus à l'Est, non loin de l'Ouzbékistan. Obligé de contourner l'Afghanistan, il a ensuite pris l'avion pour rejoindre le Pakistan et déployer son parapente. Inde, Népal, Sikkim... Il lui a fallu contourner le Bhoutan en bus pour voler à nouveau en Birmanie.
Une performance que Jean-Yves Fredriksen a réalisée seul, sans assistance, après six mois de préparation. Le côté solitaire n'était pas nécessairement un choix, c'était surtout une contrainte technique. Mais cet optimiste en a pris son parti. "Voyager seul est le meilleur moyen de faire les plus belles rencontres et de s'immerger dans les cultures locales !"
Survoler l'Himalaya en parapente est certes un exploit sportif. Jean-Yves Fredriksen est passé au-dessus de zones géopolitiquement instables. Même en parapente, on ne passe pas impunément les frontières de l'Afghanistan ou du Pakistan, ni même les zones que se disputent l'Inde et la Chine, aux confins de l'Arunachal Pradesh.
Le sportif l'a appris à ses dépens au Tadjikistan, où, pris pour un espion, il a failli perdre la vie. Marié, père de famille, ce guide de haute montagne a tenu coûte que coûte à réaliser son rêve. Et persiste malgré tout à faire confiance à ses semblables. "Maintenant que j'ai 43 ans je fais un tout petit moins confiance à la nature humaine, je sais qu'il n'y a pas que des gens gentils... mais j'essaie de le faire croire !"
Avant le parapente, Jean-Yves Fredriksen était un passionné d'escalade. Devenu guide de haute montagne il a ouvert plusieurs voies aux Drus, dans le massif du mont Blanc ou au Cervin, en Suisse. C'est en 2008 qu'il a pratiqué pour la première fois le parapente dans l'Himalaya, alors qu'il faisait partie d'une expédition à l'assaut d'un 8.000. Pris au jeu, il savoure la sensation de "se déplacer rien qu'au gré du vents et des ascendances sans brûler d'essence, sans moteur".
En 2013 il se lance et traverse l'Himalaya indien, il "fait des rencontres incroyables d'une vallée à l'autre, d'un berger à l'autre, d'une famille à l'autre". En fait, le parapente, dans l'Himalaya a quelque chose de "logique" : les routes sont "dans un état catastrophique et dangereuses". Et les sentiers "laborieux" à parcourir à pied, tant les dénivelés sont "monstrueux".
Émission d'archive diffusée en 2018
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !