Jérémie Balavoine se lance dans la poésie avec un premier recueil intitulé Schizo Quelque Chose. Nous l'avons rencontré pour en parler et pour l'écouter nous lire quelques poésies choisies.
Si on parle d'autres livres, d'autres poètes, etc., j’ai un cursus un peu classique à la base, qui était Baudelaire, Verlaine, William Blake. Et puis j'avais, je pense, au début une écriture un peu plus romantique.
Mais là, j'ai tout changé et je pense qu'on peut dire en principal les beatniks, René Char. Et puis, il y a quelqu'un qui n'a pas grand-chose à voir avec la poésie, Hermann Hesse, qui a une manière de parler de tout l'intérieur humain que j'aime beaucoup.
Et puis, d’autres sources d'inspiration : la ville, l’existence.
Il n'y a pas de méthode particulière si ce n'est que je n’ai pas trouvé un titre que j'ai décliné en poésie. J'ai créé au jour le jour.
Il y a une image que j'aime dans un roman de Hermann Hesse, qui est vraiment une référence pour moi. Il parle d'une salle où il y a une espèce de joueur d'échecs qui rassemble sa personnalité avec des pièces. Et en fonction de comment il les agence, il reconstruit sa personnalité à chaque fois. Je pense que c'est un peu comme ça, chaque texte fait un petit peu son chemin en moi.
J'ai des petits rituels comme écouter de la musique sans texte, brûler un peu de sauge, des choses comme ça. Tout ce qui peut me mettre dans un état où je suis en mesure de capturer les choses.
Ça, c'est vraiment pour réécrire. C’est quelque chose que je n'ai pas fait avant ce livre-là. J'ai toujours écrit très spontanément. Il y a toujours des petites fulgurances, des petites "illuminations".
Pour réécrire, il faut se repencher dessus, il faut savoir se remettre dans un état. Au fur et à mesure, on prend l'habitude. Je viens de la musique, donc tout ce qui est un peu transcendant comme état, c'est un petit peu plus facile à trouver. Quand on est dans le jeu, on se connecte tout de suite très facilement à l'instrument, au moment présent.
C’est une vraie question. C'est à double tranchant. Moi, je pense que ça me positionne toujours un petit peu comme une espèce d'outsider. Parce qu'avec ce nom-là, à la fois, on attend tout de vous et en même temps, on n'attend rien. On est comme attendu au tournant tout le temps. C'est vrai que prendre la lumière, c'est quelque chose de spécial.
Quand j'étais dans la musique, c'était vraiment un obstacle. Il y avait comme ce mur invisible. Tout le temps se poser des questions sur la légitimité, on peut avoir un petit syndrome de l'imposteur. Après, j’ai mon parcours vraiment personnel.
Quand il s'agit de la poésie, ça a été un petit peu plus simple. Avant, je travaillais sous pseudonyme. En musique, je n’ai jamais donné mon nom. Là, j'ai vraiment un peu moins hésité parce que c'est vraiment ce qu'on peut faire de plus authentique quand on utilise les mots, le langage.
Comparer, non. Parce que moi, j'ai joué dans des groupes de métal, un groupe de folk. Encore une fois, je n'ai jamais utilisé mon nom et c'était une manière de me dire que je me construisais un prénom.
Cela ne veut pas dire que j'ai été plus à l'aise. Tout ce temps-là, j'ai fait du conservatoire, j'ai composé, j'ai écrit. Il y a beaucoup de choses qui sont restées chez moi. Ce qui s'est passé, c'est que ça m'a peut-être passé l'envie d'exister socialement. En fait, j'ai vraiment eu une vingtaine, une trentaine un petit peu compliquée, on peut dire, mais ça m'a permis aussi de me construire intérieurement. C'est aussi l’avantage d'avoir eu ce nom-là : la tranquillité de pouvoir se construire derrière quatre murs parfois.
Peut-être le message global, mais comme d'autres artistes ont pu m'inspirer beaucoup. Ce que j'aime beaucoup dans l’œuvre de mon père, c'est la sincérité, c'est l'engagement.
J'ai eu la chance de pouvoir le connaître un peu à travers ça. C'est vrai qu'il y a des textes de lui où je me dis que c'est fou de les réécouter et d'avoir l'impression parfois d'avoir pu écrire quelques mots, de ressentir les mêmes choses. J'imagine que je ne suis pas le seul, mais comme on a le lien du sang, parfois, on se pose des questions.
Mais je ne pense pas que ça m’ait directement influencé dans l'écriture de poésie.
Retrouvez la suite de cette interview dans Tu m’en liras tant ce mercredi 12 février.
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