Angers
Avec leurs couleurs chatoyantes et leurs reflets étincelants, les pierres ont toujours fasciné l’Homme. Certains leur prêtent même des vertus curatives. Et d’autres en ont fait leur métier. C’est le cas d’Anne de Jouvenel-Tugny, gemmologue et auteure de "Homo Lapidibus - La passion des pierres" (éd. Édisens, 2022) qui nous parle de sa passion pour les pierres.
C’est en voulant connaître la vérité sur un bijou de famille qu’elle est tombée dans la passion des pierres. Depuis, elle partage ses connaissances au Muséum d’histoire naturelle, à Drouot formation et à l’Institut national de gemmologie. Aujourd’hui, elle analyse d’autres bijoux de familles pour tenter d’en percer les secrets. "Elles ont toutes une histoire récente ou ancienne. Les plus anciennes, malheureusement, ont une histoire mais on ne peut pas la connaître avec certitude, c’est comme ça que naissent les légendes", sourit-elle.
Des histoires autour des pierres précieuses, il y en a beaucoup. Comme les diamants d’Agnès Sorel, la favorite du roi Charles VII et première femme à porter ces pierres autrefois réservées aux hommes, sur ordre de saint Louis. Il y a aussi le rubis en forme de dragon d’Anne de Bretagne. Démonté pendant la Révolution française, il a été miraculeusement retrouvé et est désormais conservé au Louvres.
Mais pour Anne de Jouvenel-Tugny, ce n’est pas la valeur d’une pierre qui la rend plus précieuse. "Ce qui me fascine le plus, c’est ce qu’elles racontent sans le dire, sourit-elle, ce week-end j’ai trouvé un trilobite (un fossile transformé en pierre) de 450 millions d’années chez moi. C’est ahurissant d’avoir ça dans la main, nous on passe mais eux ils restent !"
Pour d’autres, ce qui fait la singularité d’une pierre, c’est son pouvoir curatif. La conférencière a elle-même cherché à étudier ces propriétés en associant chaque pierre à un mois ou à un astre. "J’ai publié une roue astrale, où on s’aperçoit qu’on peut trouver tout et son contraire. Mon conseil c’est de dire : prenez celle qui vous attire et ce sera la vôtre." Pour la gemmologue, il est important de se fier à son instinct et d’aller vers une pierre que l’on trouve belle.
D’après elle, le pouvoir curatif associé aux pierres, appelé lapidothérapie, relève surtout de la méthode Coué. "C’est une grande mode actuellement", commente-t-elle. Aucune expérience scientifique n’a encore démontré leur pouvoir. Pourtant, voilà plusieurs siècles qu’on attache des symboles à ces pierres. Le vert de l’émeraude représente ainsi le paradis terrestre, l’éternité. Le saphir bleu a un lien avec le ciel, c’est pourquoi les prêtres et évêques en portaient un. Le diamant symbolise la puissance, tandis que le rubis, dont la couleur rouge est rare, représente le feu et le courage.
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