Depuis l'époque de la Préhistoire, les Hommes ont eu à se déplacer dans des environnements hostiles. Ils ont alors eu à inventer des dispositifs facilitant les voyages, la chasse.
Les premiers patins et skis datent du 18ème siècle. Les patins sont des lames associées à des courroies de cuir enserrant la chaussure. Ils permettent, notamment dans les pays scandinaves, de se déplacer sur des lacs ou des rivières gelées.
Ce sont les Norvégiens qui importent cette technologie utilitaire en France. En 1878, ils sont présents à l'Exposition Universelle à Paris, et font démonstration de ces outils. La France s'émerveille, et l'on voit fleurir les premières patinoires.
Ensuite, l'armée s'empare des skis pour garder la frontière alpine. Ce sont les chasseurs alpins, les militaires qui se déplacent en haute montagne.
Enfin, naissent les stations de première génération, des stations de moyenne montagne spécialisées dans les cures. Elles développent, au début du 20e siècle, des concours de ski ou de pratique de montagne. Cela conduit progressivement à l'institutionnalisation des sports d'hiver, avec la Fédération française de ski (1924).
On ajoute au ski nordique l'expérience de la vitesse et des descentes : le ski alpin le détrône. On doit son essor au britannique Arnold Lunn.
Les stations traditionnelles se transforment après la seconde Guerre Mondiale. Les villages souffrent de la désertification rurale et décident de modifier leurs activités. Si, l'été, les agriculteurs travaillent les terres et pratiquent l'élevage, ils accompagnent, l'hiver, les touristes en vacances. C'est le cas pour le village d'Huez, en Isère.
La troisième génération de stations voit le jour dans les années 1960. Il s'agit d'un modèle que l'on nomme technocratique, en raison de son côté rationnel et pensé en amont. En effet, les ingénieurs construisent des villages de vacances ex nihilo, partant d'un espace vierge pour y établir de nouvelles architectures. Les pistes convergent vers la "grenouillère", les flux sont gérés... on pense démocratisation des sports d'hiver.
Les années 90 voient l'émergence de la quatrième génération des stations, bâties sur les modèles suisse ou autrichien. Elles essaient de renouer avec la tradition, avec un retour au bois, une relation plus marquée à la nature ou l'espace.
Si les JO d'hiver n'ont pas été créés dans le même élan que leurs cousins d'été, c'est en partie à cause des "Jeux du Nord" qui existaient en Norvège et en Suède. Des membres du CIO, issus de ces pays, souhaitaient éviter toute concurrence. Paris est choisie pour les JO de 1924, et s'élève l'idée d'une semaine internationale des sports d'hiver... qui sera finalement requalifiée en JO.
Ils ont un impact, tout d'abord, sur les lieux où ils se déroulent. Par exemple, Grenoble a été changée dans son organisation urbaine, dans sa population... Les JO jouent aussi un rôle sur la pratique des sports eux-mêmes : les grands évènements sportifs créent souvent une émulation sur la pratique de la masse.
Les skis n'évoluent pas avant les années 30, où les expositions, foires et salons permettent l'expansion, le partage des techniques. L'innovation bénéficie également du nombre de fabricants, en augmentation. Des petites entreprises familiales et artisanales s'industrialisent progressivement et se tournent vers d'autres matériaux que le bois.
La première école de ski alpin fait son apparition en 1932. Des manuels de ski paraissent. La technique à la française supplante la norvégienne : on se tourne vers la descente, vers le slalom.
La fameuse époque de l'or blanc serait-elle révolue ? Les changements climatiques posent problème pour les stations de moyenne montagne dont l'enneigement n'est plus suffisant. On joue à présent la carte de la diversification des activités, et de la reconversion.
Les stations ont su s'adapter aux populations qui ne pratiquent pas de sport. Des familles, des groupes d'amis préfèrent la gastronomie, la cure, les sorties nocturnes... Ces stations savent aussi désormais gérer les questions environnementales, la population des stations étant chaque saison multipliée par dix ou vingt.
Cependant, les stations qui ne joueront pas la complémentarité des activités estivales et hivernales ne tiendront pas. Il leur faudra, si elles souhaitent rester dans la course, se réinventer.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !