La longue et difficile histoire de Charles III, ex-prince Charles

Charles III aura été le prince héritier durant 70 ans. C'est peu de dire qu'il "a été préparé" à l'exercice, estime Jean des Cars, historien, spécialiste des dynasties européennes. Préparé, il l’a aussi été car il a vu sa mère en fonction depuis tout petit. Entre les voyages, les cérémonies et les rencontres politiques, Charles III n’a que très peu vu ses parents. Et même, selon l'historien, le roi d'Angleterre n’a pas eu une enfance très joyeuse. 
 

Des histoires d’amour romanesques et médiatiques
 

Passionné de voyages, curieux de tout et érudit, Charles III a construit sa personnalité dans les livres. L’amiral Lord Mountbatten a également fait figure de modèle pour lui. C’est d’ailleurs sous son égide qu’il a passé une formation de pilote dans la marine, avec "toujours le complexe de bien faire. Il ne voulait pas qu’on lui facilite la tâche" raconte Jean des Cars. 
 

Sa vie a pris un tout autre sens lorsqu’il a rencontré Camilla Parker Bowles en 1971. "Ils ont su très tôt qu’ils étaient faits l’un pour l’autre mais ce n’était pas possible", commente Jean des Cars, auteur de "Charles, Camilla et Diana - Amours et tragédies chez les Windsor" (éd. Perrin, 2023). Impossible car en 1973 Camilla a épousé Andrew Parker Bowles.

Alors en 1979, lorsque Charles a rencontré Diana, "Camilla a espéré [qu’elle] ferait l’affaire". Mais l’amour n’était pas au rendez-vous. "Ils étaient très lucides, lui surtout, que leur entente était artificielle", estime le journaliste qui a eu l’occasion d’interviewer Charles III lorsqu’il était encore prince. Finalement, des années plus tard, il a épousé son premier amour, Camilla, en 2005. 

Les combats de Charles III

Au-delà de cette chronique qui a fait pendant de longues années les choux gras de la presse people, Charles s’est illustré par son attitude de "pionnier sur beaucoup de sujets", à commencer par l’écologie. Il s’est notamment exprimé à plusieurs reprises contre les OGM et même créé une sorte de ville laboratoire au sud-ouest de l’Angleterre pour tester ses idées sur l’environnement et l’architecture. Autant de prises de positions qui lui ont valu le surnom de "action man", autrement dit homme d’action, mais qui pose désormais la question de sa capacité à être impartial en tant que souverain. 

Les défis du roi d'Angleterre

Bien que son règne ne puisse durer aussi longtemps que celui de sa mère, de nombreux défis attendent Charles III. Dans une Angleterre en proie à l’inflation et à des grèves à répétition dans divers secteurs, il devra rassembler les Britanniques et redorer le blason de la monarchie, parfois décriée notamment pour son train de vie  fastueux et pour ses nombreux scandales. En tant que chef de l’Eglise anglicane, il devra aussi être un défenseur de la foi. Vaste programme…