L’appel de la liberté 1944 : les victimes civiles Ornaises des bombardements des Alliés

Un article rédigé par Aurélien Vurli - RCF Orne, le 17 juin 2024 - Modifié le 4 juillet 2024
L'appel de la liberté : été 1944, l'Orne libéréeL'appel de la liberté 1944 : Les bombardements alliés dans l’Orne

L'Orne a été un département très touché par les bombardements Alliés entre juin et août 1944. Les généraux américains et britanniques ont visé les nœuds de communications pour ralentir l'arrivée des renforts allemands vers les plages du débarquement de Normandie. Ces villes ont été endeuillées par de nombreux morts et blessés.

Flers bombardé le 6 juin 1944 par les Alliés (©Archives départementales de l'Orne)Flers bombardé le 6 juin 1944 par les Alliés (©Archives départementales de l'Orne)

La région a été épargnée avant le 6 juin 1944 pour ne pas éveiller les soupçons des Allemands. Mais dès la nuit du 5 au 6 juin, les premiers bombardements Alliés tombent sur Flers. Les Britanniques tentent de bombarder la Halle aux beurres vers 1h30 du matin, les bombes tombent à côté sur la maison de la famille Fouchard « qui est réunie pour la communion privée d’une des filles », ajoute l’historien Gérard Bourdin. Sept morts, dont deux fillettes. Cet événement traumatise la population qui commence à évacuer la ville. Au total, 97 personnes sont mortes dans les bombardements de Flers entre juin et août 1944.

Des cibles stratégiques

À Argentan, le même jour, les américains bombardent la ville. Une place stratégique pour les Allemands puisqu’elle se situe sur l’axe entre Caen et Le Mans et sur celui entre Paris et Granville. La ville connaît trois bombardements dès le 6 juin. Ils visent la gare, et ratent. Tous les carrefours sont visés par les américains. La gendarmerie et l'hôpital sont atteints. Bilan à la fin de la journée : 43 morts. 
 

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Les cibles sont claires, mais les tirs sont imprécis. L'objectif de ces bombardements Alliés pendant toute la bataille de Normandie, est de freiner les renforts de la Wehrmacht vers les côtes du Calvados. Et les principaux nœuds de communications se situent dans les villes à cette époque. 

La violence de guerre des Alliés 

On pense souvent aux crimes de guerres commis par les SS en Normandie, mais l'historien Jean-Luc Leleu rappelle que « la violence de guerre s’est aussi effectuée de la part des Alliés ». « Les stratèges Montgomery et Eisenhower ont délibérément décidé de cibler des villes entières [...] avec l’idée que les ruines d’immeubles allaient freiner l’arrivée des renforts allemands. »
 

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