Aujourd'hui Valérie de Marnhac nous fait découvrir "En fanfare", une comédie dramatique projetée en avant-première au festival de Cannes. Un film d'une grande humanité qui prône le rapprochement et le vivre-ensemble.
Le film de la semaine, c’est EN FANFARE d’Emmanuel Courcol, une
comédie dramatique qui a été projetée en avant-première au Festival de
Cannes. Il a emballé les festivaliers ! Tous ont été séduits par son humour et par la grande humanité qui s’en dégage, avec en prime sur le tapis rouge cannois, la parade d’une vraie fanfare de village, l’Harmonie musicale des mineurs de Lallaing qui joue son propre rôle dans le film.
C’est une comédie populaire au sens noble du terme, un film généreux,
lumineux, rassembleur qui exalte la solidarité et la fraternité. En ces temps de Noël qui approche, on en a bien besoin… C’est l’histoire de deux frères séparés enfants, par l’adoption, et qui ont grandi dans deux familles aux milieux sociaux opposés. L’un est devenu un chef d’orchestre internationalement connu. L’autre est resté dans leur nord natal où il est employé de cantine et joue du trombone dans la fanfare du village. Quand l’ainé va avoir besoin d’une greffe de moelle osseuse, il découvre l’existence de son jeune frère.
On pense évidemment à La Vie est un long fleuve tranquille. Sauf que là, ils
vont apprendre à se connaître par la musique qui a une place importante dans le film. Ensuite, vous rajoutez à cela une dimension sociale, avec le combat de tout un village contre une fermeture d’usine. On pourrait être dans une comédie britannique genre Les Virtuoses ou The Full Monty.
Mais le réalisateur, qui a aussi co-écrit le scénario, a une recette bien à lui dont
il maitrise parfaitement tous les ingrédients. Il l’avait déjà testée avec succès
dans son film précédent : c’était le très réussi Un Triomphe, avec Kad Merad,
sur un atelier de théâtre en prison. Et là encore, il faut reconnaitre que cela
fonctionne … avant tout, grâce au casting de premier choix.
Les deux frères sont joués par Benjamin Lavernhe et Pierre Lottin. Le premier est sociétaire de la Comédie française. C’est le marié désagréable dans le film de Nakache et Toledano, Le Sens de la fête. La manière dont il déshabille progressivement son personnage d’une forme de supériorité, ou du moins d’assurance, est très réussie et émouvante. Pierre Lottin incarne la simplicité et le manque de confiance en soi, au sein de cette fraternité naissante encore fragile. Le film reste toujours sur la crête entre l’humour et l’émotion, grâce à une mise en scène rythmée, des dialogues enlevés parfois cinglants et des acteurs, dont des seconds rôles , tous très convaincants: Sarah Suco l’amie syndicaliste, Ludmila Mikael, la mère bourgeoise un peu doucereuse.
En conclusion, c’est un film qui s’adresse à tous, qui évite toute caricature et qui aborde de nombreux thèmes : le déterminisme social, le rôle de la famille, la quête de soi nécessaire à la rencontre avec l’autre, le pouvoir réparateur de l’art et de la musique.
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