Cette semaine sort au cinéma "Juliette au printemps" de Blandine Lenoir, adapté d’une bande dessinée de Camille Jourdy qui co-signe le scénario. Autre beau portrait de femme cette semaine : le film "Gloria !" de Margherita Vicario.
Blandine Lenoir et Camille Jourdy partagent toutes les deux le même univers tendre et coloré, avec des personnages drôles et attachants dont le tragique - ou du moins la mélancolie - n’est jamais loin.
C’est la 2ème adaptation au cinéma pour cette autrice-illustratrice. Après "Rosalie Blum", par Julien Rappeneau, sorti en 2016, "Juliette au printemps" c’est l’histoire d’une jeune trentenaire, formidablement interprétée par Izia Higelin, dessinatrice de livres pour enfants, qui revient passer quelques jours de repos chez son père.
Alors qu’elle est venue chercher du réconfort auprès de ses proches, elle retrouve en réalité une famille gentiment dysfonctionnelle, avec une mère artiste totalement désinhibée, jouée très drôlement par Noémie Lvovsky; sa sœur ainée, mère de famille et femme au foyer, fuit le stress domestique dans les bras de son amant ; sa grand-mère adorée perd un peu la boule et doit partir en EPHAD et son père, joué par Jean-Pierre Darroussin, est un vieux taiseux, aux émotions contenues, qui cache ses sentiments derrière un humour un peu caustique.
Juliette essaie de comprendre d’où lui vient son mal-être. Mais comme dans toute famille, celle-ci a ses secrets, ou du moins ses histoires que l’on tait, par crainte de raviver des douleurs passées. Le film nous parle de deuil, du couple, de la maternité, …et aussi de sexualité ! C’est un thème présent dans toute la filmographie de Blandine Lenoir, depuis son court métrage "Monsieur L’abbé."
Elle reprenait les lettres de catholiques pratiquants, envoyées dans l'entre-deux guerres à l’abbé Viollet, qui avait créé "l’Association du Mariage chrétien" et dispensait des conseils conjugaux. La réalisatrice dit : "Ceci est notre héritage." Et moi je vous le conseille fortement, il est visible sur la plateforme Tenk.fr
C’est sa marque de fabrique. Elle pose sur eux un regard singulier et fantaisiste, plein de poésie et de légèreté. Ses films sont joyeusement féministes !
Elle cherche à briser des clichés, mais sans jamais donner de leçon. Dans "Aurore", elle abordait le tabou de la ménopause. Dans "Annie Colère", c’était celui de la réalité des avortements illégaux, d’avant la loi Veil. Ici, en filigrane c’est le thème de la dépression chez les jeunes.
Aurore, Annie, Juliette, ce sont tous de beaux portraits de femmes qui nous parlent avant tout d’amour et de liberté. Et les hommes à leur côté y sont dépeints avec beaucoup de tendresse et d’empathie.
Le film de Blandine Lenoir sort ce mercredi 12 juin, et s’intitule "Juliette au Printemps"
Un film étonnant, original, plein d’une énergie folle. Nous sommes à la fin du 18ème siècle à Venise, à l’institut Sant’Ignazio. De jeunes élèves orphelines douées pour la musique préparent un concert pour la visite du pape Pie VII. Teresa, une servante quasi-muette, découvre un piano caché qui va devenir leur lieu de rencontres nocturnes.
C’est alors le choc des genres : classique contre moderne. Le film ose des anachronismes musicaux enthousiasmants, avec des airs de jazz et même de variété. La partition est rythmée et la musique devient un chemin d’émancipation exaltant pour ces filles, face à un maître et un public dépassé par leur audace et leur vitalité.
Le film s’intitule "Gloria !" et il est signé de Margherita Vicario, elle-même chanteuse et compositrice italienne.
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