Le film de la semaine : "Captives", d'Arnaud des Pallières
En partenariat avec SIGNIS-CINEMA
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LA CHRONIQUE CINÉMA - Le film conseillé par Valérie de Marnhac cette semaine est à la fois un drame historique et un biopic.
L’histoire d’un homme qui a sauvé plusieurs centaines d’enfants de la mort en les exfiltrant de Tchécoslovaquie, à l’aube de la 2nde guerre mondiale et qu’on surnommera ensuite le « Schindler britannique ». C'est une référence à « La Liste de Schindler », cet industriel allemand, popularisé par le film de Spielberg, qui, au péril de sa vie a embaucher des enfants juifs pour les sauver des camps d’extermination.
Ce nouveau film, du réalisateur britannique James Hawes, se passe à Prague en 1938, juste après les accords de Munich. La Tchécoslovaquie vient d’être mutilée sur l’autel de la paix, par la France, l’Italie et l’Angleterre. Pour éviter la guerre, elles ont accepté de céder à Hitler et à sa soif de conquête, la région des Sudètes. Or un jeune agent de change anglais, Nicholas Winton, part à Prague rejoindre un ami, et découvre la misère des premiers camps de réfugiés juifs. Il décide alors de s’engager.
Il intègre le « comité britannique pour les réfugiés » et conçoit avec ses amis un système d’exfiltration d’enfants juifs vers l’Angleterre. Il retourne à Londres et se charge de trouver de l’argent et des familles d’accueil pour ces enfants. Ses amis à Prague s’occupent des visas et de répertorier les candidats à l’exil.
C'est un film sur le collectif, sur des jeunes gens que rien ne prédestinait à cet acte courageux. Mais qui décident d’agir face à la montée du conflit et du drame qu’ils pressentent. Des hommes et des femmes ordinaires qui resteront longtemps anonymes, jusqu’à ce qu’une émission de télévision braque la lumière sur cet épisode héroïque.
Le film se passe sur deux périodes : 1938 donc, et 1988 ; c'est-à-dire 50 ans après, quand la femme de Nicholas Winton confie les archives de son mari à Elizabeth Maxwell, l’épouse du patron de presse, lui-même juif immigré de Tchécoslovaquie.
Winton a alors 80 ans, il est « invité surprise » dans une émission de télévision très populaire « That’s life » où son histoire est révélée au public, en présence de certains des enfants adoptés et de leurs descendants. Le moment est évidemment assez poignant et émouvant. L’extrait de cette émission est devenue virale en 2015 au moment de la mort de Winton à 106 ans. Lui qui a toujours voulu rester humble et anonyme est devenu célèbre malgré lui, à la fin de sa vie !
C'est Anthony Hopkins qui joue le rôle de Winton âgé. Il est parfait et extrêmement touchant en homme simple, modeste, bon époux et bon père de famille mais habité par la culpabilité de ne pas avoir pu sauver plus d’enfants encore…
Le titre du film fait référence à un proverbe hébreu. Le proverbe dit « Qui sauve une seule vie, sauve le monde ». Le titre en français a deux sens : ‘Une vie’ : au sens de l’article indéfini une = ça veut dire ‘n’importe quelle vie’. Au sens du chiffre ‘un’ (c’est le titre en anglais : one life), il reprend le sens du proverbe = Chaque vie sauvée redonne foi en toute l’humanité.
Dans la période troublée que l’Europe traverse actuellement, c’est un film qui trouve particulièrement écho en nous et qui redonne espoir sur la capacité de l’homme à prendre soin de son prochain. C’est un film à la mise en scène très académique. Le réalisateur vient de la télévision. C’est son 1er long métrage au cinéma. Mais c’est du travail bien fait et surtout c’est une histoire édifiante qui gagne à être vue aujourd’hui.
Le film de la semaine : « Une Vie » de James Hawes, avec Anthony Hopkins et Helena Bonham Carter
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