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Le gospel : des champs d'esclaves aux chorales populaires

Un article rédigé par Amaury Perrin - RCF, le 26 juin 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Je pense donc j'agisLe gospel : des champs d'esclaves aux chorales populaires

Le gospel connaît un véritable succès à travers le monde. Découlant des negro spirituals, ces chants religieux que chantaient les esclaves noirs aux États-Unis, le gospel s’est développé tout au long du XIXe siècle. Aujourd’hui, le gospel est encore associé au culte protestant puisqu’il est chanté pendant certaines offices au temple. Cependant, sa pratique s’est répandue partout dans le monde, notamment en Afrique subsaharienne, en Europe et en Asie de l’Est.

© Pavel Danilyuk / Pexels© Pavel Danilyuk / Pexels

Ces dernières années, le gospel génère un véritable engouement en France. De nombreux groupes, chorales ou chœurs naissant dans le pays, réunissant de nombreuses personnes autour d’un même objectif : chanter ensemble. "On sous-estime parfois la place du gospel mais il a une vraie place dans le monde entier", indique Matthieu Koumarianos, fondateur, président et chef de chœur à l’association Paris Gospel Choir. Il cite notamment le Kenya, le Japon et l’Allemagne qui seraient de grands pratiquants du gospel. 

 

Les Français, de grands adeptes du gospel

 

"Il y a 450 groupes de gospel rien qu’en région parisienne", affirme Matthieu Koumarianos. En quelque temps, la France est devenue l’un des pays européens les plus férus de gospel. C’est à la sortie du film Sister Act en 1992 que la popularisation de cette pratique musicale s’est engagée, générant à une véritable demande. "On parle parfois d’un effet Sister Act", raconte Zoélie Macaudière, cheffe de chœur, fondatrice et directrice de Tempose. Ainsi, il a fallu pallier le manque de lieux où pratiquer et écouter du gospel et des groupes sont nés peu à peu. 

 

Le gospel s’est aujourd’hui démocratisé et est accessible à tous. "On peut en chanter même sans connaître et sans savoir chanter", indique Zoélie Macaudière, qui a créé l’association Tempose dans une volonté de "partager cette musique" et d’en faire quelque chose de "porteur et naturel". Selon Géraldine Jousni, coordinatrice culturelle de Tempose, le gospel est dynamique et génère du lien social. "C’est tout une énergie qui est véhiculée", considère-t-elle. 

 

Le gospel, ça fait du bien !

 

Chanter du gospel est pour beaucoup de personnes un véritable coup de boost. En plus de la puissance des chants qui transcendent souvent les choristes, "le sens des paroles est souvent très fort", affirme Géraldine Jousni. Elle insiste même sur l’état de profond bien-être ressenti après une session de chant, même après une journée difficile et contrariante. "Le gospel transforme le négatif en positif", estime la coordinatrice culturelle. La force du gospel vient du fait qu’il "apporte une belle énergie, des messages de paix et d’amour, du dynamisme et de la joie", d’après la présidente de Tempose. 

 

Au-delà du chant, le gospel véhicule un réel "message d’espoir valable partout dans monde", explique Géraldine Jousni. Grâce à ses valeurs, le gospel réunit des personnes de tous les horizons. "Il y a un côté très humain", selon Zoélie Macaudière, laquelle insiste sur le rassemblement des chanteurs, "quelles que soient leurs origines et leurs croyances". Ainsi, l’engouement autour du gospel vient en partie de ce vivre ensemble, en plus du sens profond des paroles et de leur force. 

 

Une déviance du gospel ?

 

Aujourd’hui, le gospel se modernise et s’adapte aux autres styles musicaux. "Il existe même du country revisité en gospel", indique Géraldine Jousni, qui évoque une grande diversité des formes de gospel. Bien que certains, comme la coordinatrice de Tempose, trouvent cette mixité "intéressante" et "enrichissante", d’autres craignent de voir s’effacer l’essence des ces chants religieux qui apportaient aux esclaves un semblant de liberté. Aux États-Unis, différents courants restent traditionalistes et luttent dans cette direction. "Il ne faut pas oublier les origines et l’histoire du gospel", rappelle Matthieu Koumarianos. Mais comme l’estime Zoélie Macaudière, "les choses changent, il faut juste veiller à ne pas déraciner le gospel".

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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