Pour ses 20 ans, la Maison de la culture du Japon à Paris propose une exposition sur le japonisme, ou une passion française née au milieu du XIXè siècle. Et même un peu avant...
Pourquoi le Japon, et son art de l'estampe en particulier, a-t-il suscité une tel étonnement et un tel émerveillement pour les Français du XIXè siècle ? À l'occasion de ses 20 ans, la Maison de la culture du Japon (MCJP), à Paris, propose l'exposition "À l’aube du japonisme" (du 22 novembre 2017 au 20 janvier 2018). Une façon de redécouvrir l'histoire des relations franco-japonaise et de se laisser envoûter par la beauté de l'art japonais.
Au XVIIè siècle, devant la volonté des Européens de christianiser le Japon, et la menace politique que cela pouvait représenter, le shogun Iemitsu Tokugawa, de la dynastie des Tokugawa, a lancé une politique isolationniste. Il a aussi interdit le christianisme, allant jusqu'au martyre de missionnaires espagnols et portugais. Les seuls européens qui ont eu le droit de rester sur l'archipel nippon, ce sont les Hollandais protestants de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, "qui ont eu l'autorisation de vivre sur l'îlot articifiel de Dejima, dans la baie de Nagasaki, au sud du Japon", raconte Geneviève Lacambre.
Malgré cette fermeture du pays au reste du monde, des échanges commerciaux ont donc tout de même eu lieu entre les Japonais et les Hollandais mais ausis avec les Chinois. "À la fin du XVII siècles les Chinois ont un comptoir à Nagasaki." Ainsi, des objets japonais ont pu arriver en France avant le milieu du XIXè siècle, "essentiellement par l'intermédiaire de la Hollande, et essentiellement des objets de luxe, à savoir des objets en laque et des porcelaines". Vers 1720, on trouve des porcelaines japonaises à Strasbourg, Rennes, Versailles ou Meudon. L'exposition de la MCJP met en valeur ces objets, ainsi que des estampes japonaises.
Monet, Manet, Van Gogh, Gauguin... Nombreux sont les artistes du XIXè siècle qui se sont pris de passion pour l'art japonais de l'estampe. "L'extraordinaire vivacité des couleurs des estampes japonaises de la période 1840-1860, stupéfait complètement les artistes occidentaux : il faut se dire qu'à l'époque les livres d'enfants sont illustrés de vignettes en noir et blanc." Mais ce que l'on ignore alors c'est que l'usage de pigments comme le bleu de Prusse, les Japonais le devaient... aux Hollandais !
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