Il y a de plus en plus d'initiatives en France pour redonner vie aux lieux de culte laissés à l'abandon. Des édifices que l'on rénove pour pour y proposer des activités culturelles ou sociales. Avec son prix Sésame 2024, la Fondation du patrimoine vient de récompenser quinze de ces projets. Ils concernent douze églises, deux temples et une synagogue.
Mercredi 19 juin 2024, la Fondation du patrimoine a distingué les quinze lauréats du prix Sésame. C'est la deuxième édition de ce prix qui valorise la sauvegarde du patrimoine religieux français.
Que faire des édifices religieux que plus personne ne fréquente et que personne n’entretient ? Souvent, ce sont les habitants eux-mêmes qui décident de sauver ce qui leur patrimoine. En plus de la rénovation des lieux, ils décident souvent d’associer un projet au lieu. Et d’y proposer des activités.
"Ces activités peuvent être éducatives, culturelles, musicales, sociales, économiques", explique Bertrand de Feydeau, vice-président de la Fondation du patrimoine. Or, "elles se développent assez rapidement aujourd’hui". De plus en plus de lieux de cultes trouvent ainsi une nouvelle utilité.
Dans ce contexte, la Fondation du patrimoine a lancé en 2023 le prix Sésame pour "encourager" et "récompenser des initiatives prises dans les églises, dans les lieux de culte pour développer des activités nouvelles qui sont compatibles avec le primat cultuel de ces édifices". En décernant le prix Sésame, la Fondation du patrimoine est attentive au respect de l’utilité première de l’édifice.
Ce mercredi 19 juin, la Fondation du patrimoine a dévoilé les quinze lauréats du prix Sésame 2024. Sur les cent dossiers déposés, quinze ont donc été sélectionnés - contre onze pour la première édition en 2023. "Ces quinze lauréats proposent des initiatives qui sont très différentes les unes des autres", souligne Bertrand de Feydeau.
En accordant des dotations de 10.000 à 20.000 euros, la Fondation du patrimoine soutient douze projets qui concernent des églises catholiques. Mais aussi deux projets pour des temples protestants et un pour une synagogue en Alsace. L’idée pour cette dernière est d’en faire un centre linguistique pour le dialecte hébraïque.
Les projets ne sont pas uniquement d’ordre culturel. Ainsi à Saint-Martin d’Hères, en Isère, les religieuses de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame de la Délivrande vont confier une partie de leur couvent à une association. Les 20.000 euros vont servir de réaménager les lieux pour les mettre à la disposition de personnes victimes de violences intrafamiliales.
Cette nouvelle activité a permis de réouvrir cette église au culte catholique alors qu’elle était fermée depuis 50 ans
Parfois, ce type d’initiative finit même par relancer une activité proprement cultuelle. Ainsi, l’église Saint-Clair de Monfroc, petite commune de soixante-dix habitants, dans la Drôme, était fermée depuis une cinquantaine d’années.
"Les habitants se sont pris en main, raconte Bertrand de Feydeau, ont constitué une association, ont restauré cet édifice qui n’est pas pourtant pas protégé, qui n’est pas classé. Et ils ont maintenant l’idée de proposer des activités culturelles, musicales notamment."
Les porteurs de ce projet pour l’église Saint-Clair ont donc sollicité la Fondation du patrimoine pour l’aménagement des espaces extérieurs. Ils font partie des heureux lauréats. "Ce qu’il y a de plus frappant peut-être, c’est que cette nouvelle activité a permis de réouvrir cette église au culte catholique alors qu’elle était fermée depuis 50 ans."
> Télécharger la liste des lauréats du prix Sésame 2024 [Pdf]
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