Chaque été depuis 1959, Spa accueille un Festival qui rassemble une sélection des meilleurs spectacles de la Fédération Wallonie-Bruxelles auxquels viennent s’ajouter des compagnies étrangères reconnues internationalement.
Depuis 2018, soucieux de casser les codes et d’attirer toutes les générations de spectateurs, à côté du théâtre traditionnel, le Festival s’est ouvert à d’autres facettes de la scène, du cirque à la musique en passant par le cabaret, la magie, l’humour, les marionnettes et encore bien d’autres formes d’expression.
Le théâtre traditionnel reste bien le plat de résistance de la programmation avec en ouverture, le vendredi 2 août, « La mouche » du Belge Christian Heck et Valérie Lesort : ce spectacle, récompensé par trois Molières (meilleure création visuelle, meilleur comédien et meilleure comédienne), parle d’une relation mère-fils à la fois inquiétante et désopilante.
Théâtre aussi avec « Au bout des planches » de Jean-Luc Piraux qui pose, avec finesse et légèreté, la question que tout le monde se pose : y a-t-il une vie après la mort ?
Théâtre encore avec « Carrés blancs, petits, grands et arc-en-ciel » de Laurent Plumhans, une création qui explore les interdits et tabous liés à l’identité sexuelle. Ou avec « Le songe d’une nuit d’été », l’adaptation féérique par Jean-Michel d’Hoop du grand classique de Shakespeare.
Théâtre enfin avec « Notre soleil » de Fran Kourouma, le témoignage poignant, écrit sur un smartphone, d’un jeune Guinéen qui a traversé l’enfer pour rejoindre l’Europe, « Merveille » de Jeanne Dandoy, un huis clos sans parole sur un féminicide qui n’a pas lieu, et « Le jour où on mangera des sandwiches mous » du théâtre Jardin Passion, une comédie douce-amère hymne à la famille, la vie, l’amour et le théâtre.
Les enfants ne sont jamais laissés pour compte à Spa. Ainsi, dès l’âge de trois, ils pourront voir sous un grand chapiteau, « I love you two », un spectacle suédois mettant en scène un cirque acrobatique sensationnel.
Mais aussi un théâtre de marionnettes, « Echappée Vieille » d’Alain Moreau, pour tout public, visuel, sans parole et donc accessible aux touristes non francophones et aux spectateurs mal entendants.
« La rivière bien nommée » de Patrick Corillon, un conteur et artiste à l’imagination débordante, propose un théâtre des objets, fait aussi d’illustrations, de musique et de voix.
Plutôt inclassable, « Manges tes ronces » est un spectacle fait de personnages de papiers manipulés et projetés sur des draps rapiécés ! Ce qui donne un jeu d’ombres plein de poésie, avec accompagnement musical joué en direct.
De musique, il en sera encore question dans bien des spectacles cette année : que ce soit la chanson italienne (« Siamo Solo Noi » de Frédéric Palermini et Christian Legrève), le slam (« Depuis que tu n’as pas tiré » de Marie Darah), les percussions (« Lay this drum », un spectacle qui détricote les clichés masculins / féminins), le jazz (« O’Juliette » d’un trio manouche inspiré de Django Reinhardt), l’accordéon (« Laloy – Dyad & Strings » de Didier Laloy), ou le chant a capella (« Just Vox », inspiré tant par Chopin que des standards du jazz, des musiques de film ou Stromae), ce n’est pas le choix qui manque.
Sans oublier « Listening Orchestra » par l’orchestre de chambre liégeois, qui propose un concert immersif, le spectateur étant au cœur d’un cercle formé par les musiciens et musiciennes.
Et surtout, à la clôture, au théâtre Jacques Huisman, le dimanche 18 août, un concert exceptionnel de la soprano Céline Scheen accompagnée d’un joueur de kora et du guitariste Karim Baggili.
Musique toujours avec « Royal Cabaret Follies », un spectacle créé pour le 65ᵉ anniversaire du Festival et qui combine orchestre de jazz swing avec revue burlesque, nous replongeant dans l’ambiance des années folles.
Café-théâtre avec « Pépée, une histoire sans chute » de et avec Josépha Sini : racontée par sa fille, c’est l’histoire d’une star du barreau, à la barre en journée et dans les bars en soirée !
Autre forme d’expression scénique, « Reclaim » de Patrick Masset, est un spectacle de cirque, prix Maeterlinck de la critique 2023, mélangeant acrobaties, voltiges, chant et musique au violoncelle.
Notons encore pêle-mêle dans ce registre « In Petto » un spectacle de clowns, du duo Xavier Bouvier – Benoît Devos, « Slip expérience » un mélange d’acrobaties, de danse et de mime, ou encore « Jump Club », un spectacle fait d’humour, d’acrobaties et de cinématographie.
La magie est un des invités les plus récents du Festival. Ainsi, « TIM » de Laurent Piron, est un spectacle muet basé sur la magie et dont un extrait lui a valu le titre de champion du monde de la magie de la Fédération Internationale des Sociétés Magiques : ici, point de lapin ou de colombe surgissant d’un chapeau, la magie à bien d’autres tours dans son sac. À vous de les découvrir !
Chaque année à Spa, des spectacles d’humour complètent la programmation. Ainsi, « #Balance ton Olympe » de Delphine Bougard met en scène une conférencière passionnée qui nous invite à explorer les origines du harcèlement à travers la Grèce antique.
Quant à Manon Lepomme, humouriste bien connue chez nous, elle se pose toujours plein de questions existentielles dans son dernier spectacle intitulé tout simplement « Manon Lepomme », un spectacle tout en autodérision.
Enfin, avec « Sabam comedy club », Bruno Coppens présente quatre humoristes qui font petit à petit leur trou dans le métier.
Avec une programmation aussi riche et variée (35 spectacles pour 65 représentations), le succès public devrait être au rendez-vous. En tout cas, sous la direction du comédien et metteur en scène Axel de Booseré depuis 2017, le succès ne se dément pas : en 2023, le Festival a atteint un taux de remplissage de 96 % passant de 10.500 à 12.500 spectateurs.
Qui plus est, intimement mêlé au patrimoine de la Ville de Spa qui l’accueille et le soutient, le Royal Festival a le privilège de proposer ses activités à ses nombreux spectateurs dans des lieux magnifiques, pour la plupart classés dont, notamment, les magnifiques jardins de la Villa Royale.
Pour plus d’informations et pour les réservations, un site internet : www.royalfestivaldespa.be
Pierre Germay.
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