La COP 23 se tient depuis hier à Bonn. La conférence 2017 sur les changements climatiques réunit les principaux États du monde entier. Et comme en 2015 à Paris, c'est le lieu où se montrer pour les grands groupes. Or, selon une étude récente 'ce sont 90 entreprises qui sont responsables de la moitié du réchauffement climatique depuis l'ère préindustrielle', comme l'explique Martin de Lalaubie. Le pouvoir des multinationales paraît sans bornes qu'on cèderait volontiers au fatalisme. Mais en lisant le dossier 'Climat : qu'attendre des entreprises ?' du numéro de septembre 2017 de la revue Projet on comprend qu'il existe des pistes pour faire changer les choses.
Personne n’est dupe, les entreprises ont une responsabilité importante dans le réchauffement climatique. Pour tourner, elles ont besoin de pétrole, de gaz, de charbon, des énergies fossiles qui ont contribué depuis les débuts de l'ère industrielle à dérégler le climat. Mais si la revue Projet a réalisé son dossier en collaboration avec l'association L'Entreprise une bonne nouvelle, c'est que celle-ci réunit des cadres et dirigeants de grands groupes qui croient à des marges de manœuvre possibles au sein de l'entreprise.
Pas de déterminisme à l'ordre du jour donc, pas de fatalité ni d'émotions trop vives non plus qui pousseraient à vouloir, de dégoût, quitter l'entreprise. Car c'est en son sein que l'on peut agir. Parmi les acteurs du changement si changement il y a, figureront les entreprises.
Climat : qu'attendre des entreprises ? - Le climat pose un défi prodigieux à notre système économique. Tout le monde en convient. Les entreprises avancent leurs réponses, leurs solutions. Plus ou moins ambitieuses. Suffiront-elles pour stabiliser le réchauffement sous les + 2°C ? Et qu'y peuvent les salariés ?
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Toutes les entreprises ne sont pas soumises aux mêmes pressions. 'Une grande entreprise est prise dans un réseau de contraintes, lui même pris dans un marché d'actionnariat qui exerce une pression assez forte sur la génération de bénéfices et d'indicateurs financiers', comme le rappelle Christophe Alliot, co-fondateur du Basic. Né en 2013, le Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne évalue les impacts sociétaux de nos modes de consommation et de production. Son étude 'La transparence à l’état brut. Décryptage de la transparence des entreprises extractives' salue l'effort de transparence des grandes entreprises extractives françaises : 'Pour la première fois, les entreprises extractives française publient leurs paiements aux gouvernements.'
'On ne pourra pas tout avoir par la contrainte', comme l'explique Swann Bommier. Comment donc rendre les entreprises 'redevables de leurs actions ?' Que ce soit en justice ou par les mouvements sociaux, la société civile a déjà commencé à faire pression sur les entreprises. 'On a là un très fort pouvoir de la part des citoyens par les mouvements sociaux pour faire évoluer les choses et mettre la pression sur les décideurs politiques et les entreprises.'
En témoigne la réunion en octobre dernier à Paris du C40, ce réseau mondial de villes présidé par Anne Hidalgo, et qui regroupe les maires des grandes agglomérations mondiales. Le 23 octobre 2017 une déclaration a été signée engageant les maires des 12 plus grandes villes au monde à tendre vers le 'zéro émission' d'ici 2030 - une campagne à suivre sur les réseaux sociaux avec #together4climate.
Pollution de l'air : le C40 se bat pour le climat https://t.co/L1UBrQJ7G7 #Together4Climate pic.twitter.com/os2tWiQEYe.
— C40 Cities (@c40cities) 28 octobre 2017
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