11 septembre 2001. On se souvient de ces images diffusées par tous les journeaux télévisés, des images choc qui ont traumatisé l'Occident et changé la face du monde. Depuis, les attentats se sont multipliés en 16 ans, un peu partout sur la planète, avec des modes opératoires très divers. Mais tous remontent à une même source, ou plutôt à une même galaxie, le djihadisme et le salafisme. Les attentats de Barcelone, le 17 août dernier, ont ravivé cette insistance sur une époque mythique, celle du califat, sans oublier la domination musulmane sur l'Espagne.
Si pour nous la colonisation est du passé, voire de l'exotisme, "l'impérialisme est vécu au présent dans une vaste région qui va de la Méditerranée jusqu'à l'Océan indien", explique l'historien Henry Laurens. Une zone où la religion musulmane est largement présente. Même si c'est surtout au Moyen Orient qu'est partagée "cette sensation de vivre au présent des crises qui ne sont pas terminées", convient Sabrina Mervin, directrice du Centre Jacques-Berque à Rabat.
Aujourd'hui, Daech se nourrit d'une articulation entre le théologique et le politique, avec "une stratégie de communication qui manie les symobles, les concepts, les images, comme l'explique Sabrina Mervin, avec des outils très modernes et s'appuyant sur des ressorts très anciens." Tels que le califat.
Le calife signifie à la fois le successeur du prophète, designé chef de la communauté, et le représentant de Dieu sur terre. Les mouvement islamistes l'ont remis au goût du jour, il est devenu "un but à atteindre pour retrouver l'islam des origines, une période sacralisée et mythifiée", selon Sabrina Mervin.
Pour Henry Laurens, "il faut revenir à la seconde moitié du XIXè siècle". À une époque de domination occidentale, où "les esprits religieux ont construit progressivement une utopie politique qui définirait en quelque sorte l'islam comme un contre-Occident". Un islam structuré et pensé contre l'Occident.
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