Aujourd'hui Guillaume Goubert nous fait découvrir la fondation Agnès B, située à Paris dans le 13ème arrondissement. Lieu peu connu du grand public conçu pour abriter la collection d'art de la styliste Agnès B, il héberge désormais près de 5000 œuvres. On vous en fait découvrir davantage dans cette chronique culture.
Ces derniers temps, on parle beaucoup du « surtourisme » qui affecte des villes comme Venise et Barcelone ou les calanques de Marseille. Eh bien, ce phénomène touche aussi des musées et des expositions . Il est donc particulièrement agréable de découvrir des lieux moins fréquentés et, parfois même, trop peu fréquentés. Ce matin, je souhaite vous parler de la Fondation Agnès B qui se trouve dans le 13e arrondissement de Paris, tout près de la Bibliothèque nationale de France. Rien à voir avec la grandiose Fondation Vuitton du bois de Boulogne. La Fondation Agnès B occupe le rez-de-chaussée et le premier étage d’un immeuble de logements sociaux. Une forme de simplicité qui correspond bien à cette femme que l’on connaît sous le nom d’Agnès b.
Agnès Troublé est née à Versailles il y a 82 ans. En 1975, elle a créé une marque de vêtements dénommée agnès b qui a prospéré depuis puisque l’entreprise compte aujourd’hui 200 magasins à travers le monde. Cette femme se définit comme une styliste et non comme une créatrice de mode. Ses vêtements sont intemporels, certains modèles étant fabriqués depuis des décennies, comme le célèbre « cardigan pression ». Fait étonnant dans l’industrie du vêtement : la marque n’a jamais utilisé la publicité. Agnès B est très soucieuse des conditions de production de ses vêtements et privilégie autant que possible la fabrication en France. Cette femme se définit elle-même comme « catho de gauche », affirmant : « Je reste fidèle au message du Christ : aimez-vous les uns les autres. » Elle a de nombreux engagement caritatifs et humanitaires. Et enfin, elle a constitué au fil des ans une importante collection d’art.
Exactement. Le lieu a été inauguré en 2020. Agnès b l’utilise pour partager avec les amateurs des éléments de sa collection qui compte environ 5 000 œuvres d’art contemporain. Il y a beaucoup de photos mais aussi de la peinture, de la sculpture et de la vidéo. L'exposition que l’on peut voir actuellement s’intitule, sans fioriture, « la peinture figurative contemporaine dans la collection d’Agnès b ». À rebours des courants abstraits ou conceptuels, cette exposition nous offre un plaisir très simple, celui de regarder des images. Ce n’est ni rétro, ni mièvre. Les œuvres exposées s’inscrivent sans prétention dans la longue histoire de la représentation du monde sur une toile ou une feuille de papier.
Il y a, dans cette sélection, des noms célèbres sur le marché de l’art. Comme ceux de Robert Combas, Claire Tabouret, Chéri Samba, Barthélémy Toguo ou le cinéaste Gus Van Sant. Mais aussi des artistes à découvrir comme Simon Martin ou Thibaut Bouedjoro. Il faut souligner la présence de nombreux artistes africains et d’artistes venu de l’univers des graffitis de rue.
En conclusion, je voudrais évoquer une œuvre qui a arrêté particulièrement mon regard. Signée de Claire Nicolet, elle est intitulée : « D'après l'Annonciation du couvent de San Marco peinte par Fra Angelico vers 1450. » Sur cette toile, on reconnaît immédiatement l’architecture dans laquelle s’inscrit la célèbre fresque florentine. Mais la Vierge Marie et l’ange Gabriel en sont absents. Que cela signifie-t-il ? J’y vois, pour ma part, une forme d’hommage respectueux à l’un des plus grandes œuvres d’art de l’histoire humaine. C’est à la fois troublant et émouvant.
Chaque mardi à 8h45, Guillaume Goubert et Simon de Monicault présentent une exposition ou un événement qui raconte l'histoire de l'art.
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