Noël approche et en cette période propice à la rêverie et à la joie, la tentation est grande de faire un pas de côté et de revivre la magie de Broadway et des comédies musicales. De "Cabaret" à "West Side story", en passant par "Grease", le genre a enfanté, d’abord des musicals au théâtre, avant de devenir des adaptations filmées sur grand écran, élevées au rang de classiques de la pop culture. Des standards rendus célèbres en grande partie à cause ou grâce aux chansons qui les composent. Dans ce fabuleux coffre à souvenirs, six petites madeleines...
La Symphonie du cinéma est aux couleurs de Broadway et 100% chansons cette semaine. A l’approche de Noël, l’occasion était belle de se plonger dans la magie des comédies musicales et de quelques films mythiques.
Californie, été 1958. L’intrigue a pour cadre un lycée où débarque Sandy, une jeune et jolie Australienne qui va faire chavirer le cœur de Danny, un dur au coeur tendre, chef de la bande des T-Birds. Le joyeux "We go together" vient conclure "Grease" dans un final choral en apothéose où Olivia Newton-John et John Travolta scellent leur amour et s’envolent en voiture dans le ciel. Considérée comme l’une des meilleures comédies musicales de tous les temps, "Grease", qui est à la base créée par Jim Jacobs et Warren Casey en 1972, est adaptée au cinéma six ans plus tard. Produit à la va-vite et tourné en deux mois par Randal Kleiser, avec un budget modeste de six millions de dollars, le film ne suscite pas l’enthousiasme de la Paramount. La suite va prouver le contraire. Ode à la jeunesse et à l’amour éternel, "Grease" est porté par une bande sons devenue mythique, composée pour l’essentiel par Jim Jacobs et Warren Casey. John Travolta et Olivia Newton-John apparaissent sur 7 des 24 titres d’une BO qui s’est vendue à ce jour à près de 30 millions d’exemplaires et reste une référence.
Soixante ans après Robert Wise, Steven Spielberg s’attaquait en 2021 à "West Side story", monument de Broadway, que l’on doit à l’origine à un quatuor : Arthur Laurents, pour l’écriture, Stephen Sondheim et Leonard Bernstein, pour la musique, et Jerome Robbins pour la chorégraphie et la mise en scène, présenté la première fois le 26 septembre 1957 au Winter Garden Theatre de NY. On a à peu près tout dit sur "West Side story", sur sa modernité, les thèmes universels qu’il aborde, et son excellence à tous les étages du processus artistique qui vaudra au film de remporter pas moins de 10 Oscars en 1962. Soixante ans plus tard, Rachel Zegler et Ansel Elgort ont remplacé Natalie Wood et Richard Beymer dans les rôles titres et chantent ce "Tonight" romantique et éternel au balcon.
"Willkommen" et la voix de Joel Grey dans le "Cabaret", de Bob Fosse en 1972, inspiré de la comédie musicale de John Kander et Fred Ebb, montée à Broadway en 1966. Comédie musicale qui est, elle-même, adaptée de la pièce "I Am a Camera" du dramaturge anglais John Van Druten et du recueil de nouvelles "Adieu à Berlin", paru en 1939. Lorsque l’on parle de "Cabaret", on ne peut pas ne pas évoquer "L'Ange bleu" et Marlene Dietrich dont s’inspire grandement le personnage joué par Liza Minnelli qui incarne une chanteuse américaine qui se produit dans le cabaret Kit Kat Klub à Berlin au début des années 30. Le film sera un triomphe et vaut à Liza Minnelli et Joel Grey un Oscar, ainsi qu’à Bob Fosse et Ralph Burns pour la réalisation et la meilleure partition de chansons et adaptation musicale.
"All That Jazz", chantée par Catherine Zeta Jones et Renée Zellweiger, est une des chansons phares du film "Chicago", de Rob Marshall en 2002, composée par John Kander, sur des paroles de Fred Ebb, au départ pour la comédie musicale mise en scène par Bob Fosse au 46th (Forty Sixth) Street Theatre de Broadway en 1975. Un petit bijou de ce qu’est la quintessence de Broadway à savoir du glamour, du style sur une chorégraphie étudiée et une musique brillante en l’occurrence celle de John Kander à jamais associée à deux monuments que sont "Cabaret" et "Chicago". "Chicago" ou un autre exemple du passage réussi du musical à la comédie musicale au cinéma, là encore bardé de récompenses. Mais changeons d’ambiance tout en restant toujours en bonne compagnie avec un film devenu culte avec le temps qui fait toujours l’objet, 47 ans après sa sortie, d’une véritable dévotion auprès de fans du monde entier… Son titre: "The Rocky Horror Picture Show"…
Barry Bostwick s’adresse à Susan Sarandon à qui il chante "Dammit Janet." Les deux acteurs interprètent respectivement les rôles de Brad Majors et Janet Weiss dans "The Rocky Horror Picture Show", comédie musicale parodique, pastichant le genre qu’est le film d’horreur devenu un monument de la pop culture on ne sait trop pourquoi. Le fait est que le film, que l’on doit à Jim Sharman, se veut un hommage aux films gore de série B et qu’il réunit depuis des années des fans du monde entier connaissant par coeur les moindres dialogues et s’amusant à mimer le scènes lors des projections. A l’origine, cette comédie musicale fut créée à Londres en 1973 par Richard O'Brien, qui en est un des comédiens et compose également les chansons. Au regard du succès remporté, la 20th Century Fox décide, deux ans plus tard, de l’adapter au cinéma et d’en confier la réalisation à un spécialiste : l’Australien Jim Sharman, qui avait adapté dans son pays "Hair" en 1970 qui triomphait alors sur les planches de Broadway…
Il aura fallu dix ans avant que le cinéma ne s’empare du phénomène "Hair", la comédie musicale ouvertement rock créée par James Rado et Gerome Ragni et mise en musique par Galt MacDermot. En cette année 1978, c’est Milos Forman qui s’y colle. Il réunit autour de lui une troupe de jeunes acteurs et actrices dont Treat Williams, qui joue George Berger, leader naturel d’une bande de hippies qui va se prendre d’amitié pour un jeune fermier de l'Oklahoma, désireux de visiter New York avant de s’engager pour le Vietnam. Ode à la liberté sans entraves et brulôt antimilitariste "Hair" demeure un film charnière qui casse les codes et détonne à sa sortie, choquant l’opinion pour certains de ses propos et son encouragement explicite à l’amour libre.
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