Livres - Perdu d'avance, avec Sylvie Germain et Pierre Péju

"La puissance des ombres", de Sylvie Germain

 

Le malheur peut surgir au cœur de la fête, incompréhensible. Il y a peut-être une explication, mais qui peut encore être conscient de l’enchaînement qui a conduit à la mort de Gaspard si ce n’est un coup du sort ? À moins que ce soit le surgissement imprévisible d’une rencontre. "La puissance des ombres", de Sylvie Germain, est publié chez Albin Michel.

 

Sylvie Germain est à la tête d'une œuvre impressionnante, une quarantaine de livres, essais, romans. Du "Livre des nuits" à Magnus, en passant par "À la table des hommes" ou "Brèves de solitude" l’an dernier qui revenait de façon subtile sur la pandémie, "Jours de colère", "Hors Champ" ou "L’inaperçu" aurait pu correspondre au héros de son roman "La puissance des ombres"... Fouiller les ombres, les invisibles, ces personnages perdus dans un monde sans eux, c’est la part du romancier.

 

"Effractions", de Pierre Péju

 

Il y a dans les existences des rencontres qui forcent le passage, des êtres qui, subitement, se trouvent mêlés à une autre vie, sortis de leurs habitudes, de leur petit monde, par l’arrivée troublante d’un autre qui renvoie chacun à sa part d’ombre. Les destinées se dessinent et souvent échappent aux principaux intéressés. "Effractions", de Pierre Péju, est édité chez Gallimard.

 

Pierre Péju a écrit de magnifiques romans, "Naissances", "La petite Chartreuse", "Cœur de pierre", "L’œil de la nuit"… on pourrait encore citer "Lignes de vies", qui aurait pu être le titre de ce nouveau livre, "Effractions", trois petits romans, ou trois grandes nouvelles qui s’emboîtent. C’est un livre d'un philosophe, d'un observateur, d’un écrivain d’abord.