Historien de formation et amoureux de Bruxelles, sa ville, Marc Meganck se révèle être aussi un romancier attentif à la fragilité des êtres, à leurs difficultés de communiquer, à leur solitude.
Dans son roman « La jour où mon père n’a pas eu le dernier mot », il évoquait la relation complexe entre un père et son fils réunis dans un voyage où peut-être ils auront une véritable rencontre.
Dans « La lunette », son nouveau récit, à peine plus long qu’une nouvelle à la demande de l’éditeur, Renan Falk, son personnage est un ingénieur singulier uniquement passionné par la conception de modèles réduits de planeurs.
Renan avait ce je-ne-sais-quoi des fous qui fait qu’on les respecte, qu’on leur octroie un espace suffisamment confortable et impénétrable pour entretenir leurs manies.
Outre cette passion respectable pour la miniaturisation d’avions, Renan a une étrange obsession : que ce soit dans un métro, un ascenseur de musée, une salle de réunion, il recherche un siège qui garde la chaleur de son précédent occupant.
Jusqu’à la fin du récit, l’auteur entretient le questionnement du lecteur intrigué qui s’interroge sur cette inexplicable fixation de Renan pour les sièges chauds.
Un roman minimaliste construit en flash back où interviennent peu de personnages, un roman qui ne manque pas d’un certain humour qui dédramatise la secrète obsession de Renan dont l’origine est la relation fusionnelle avec sa mère.
Qu’est-ce que lire ?
Découvrir un autre univers ou des personnages qui nous ressemblent. Accéder par la magie de son écriture à l’imaginaire d’un écrivain, à son humour, son émotion, sa poésie, son intelligence, et aussi ses contradictions.
C’est créer avec lui des complicités et, parfois une telle connivence, que nous aimerions le rencontrer. Sa personnalité nous intrigue, nous aimerions l’entendre parler de lui, de son inspiration, de ses stratégies pour construire une intrigue ou un personnage.
S’il s’agit d’un écrivain de notre temps, qui est confronté aux mêmes questionnements que les nôtres, nous nous intéressons à ses interviews diffusés dans les médias.
Si l’écrivain est belge, nous ressentons avec lui une sorte de proximité, un certain plaisir à reconnaître sa belgitude.
La Librairie des ondes de RCF Bruxelles vous propose d’entendre la voix des écrivains pour la plupart originaires de Belgique. Certains ont une notoriété, et dans ce cas, ils sont souvent édités en France, mais d’autres, et ils sont nombreux, sont plus obscurs. Nous les lisons grâce à des éditeurs belges audacieux, obstinés et courageux.
Ils nous parlent de leurs livres avec ferveur et simplicité. Nous retrouvons souvent dans leurs romans une atmosphère spécifiquement belge, des nuances de gris qui font leur singularité.
C’est toujours un bonheur de les écouter.
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