Jérusalem a une vocation à l'unité. Or, elle est déchirée : si elle n'est pas dans sa vocation alors il faut la présenter au Seigneur dans la prière..." Rédactrice en chef de Terre sainte magazine, Marie-Armelle Beaulieu y est installée depuis plus de trente ans. Elle fait un lien étroit entre sa vie de journaliste et sa vie de prière ancrées dans la "Cité sainte".
C’est une ville pétrie de paradoxes, où les trois religions monothéistes se rencontrent et, où parfois elles se confrontent. Pourtant Jérusalem n’a pas la vocation d’être déchirée, mais plutôt celle de « l’unité » selon Marie-Armelle Beaulieu. C’est d’ailleurs guidée par cet idéal qu’elle a posé ses valises ici en 1987. A l’époque, elle n’était alors qu’une jeune adulte et souhaitait entrer au couvent des Bénédictines en France. C’était sans compter cet ultime voyage en Terre Sainte en mode « BST », autrement dit « Bible sur le terrain ». « Quand j’ai débarqué sur le tarmac de l’aéroport, j’ai eu la sensation physique d’être arrivée à bon port, d’appartenir à cette terre », raconte-t-elle.
De là, elle commença un rapide « CDD » chez les Bénédictines de Notre-Dame du Calvaire, sur le mont des Oliviers à Jérusalem. Mais à quelques mois de s’engager, elle abandonna cette vocation première pour se lancer dans une autre vocation, découverte presque par hasard grâce à un bilan de compétence et d’appétence : le journalisme. Elles ne sont pas si différentes l’une de l’autre d’ailleurs. « Ma vie journalistique et ma vie de prière ne sont pas indissociables, elles se nourrissent, affirme Marie-Armelle Beaulieu, le journalisme, ça consiste à mettre les mains dans la glaise de la pâte humaine de cette terre ».
Appelant chacun à être « des citoyens spirituels » et non pas l’un et l’autre par intermittence, Marie-Armelle tâche de « vivre l’évangile » dans son travail de journaliste. A l’image du regard de Dieu qui aime tout le monde, elle a appris « à aimer les deux peuples (israéliens et palestiniens, NDLR), leurs deux légitimités à être présents sur cette terre, quand bien même il semblerait que leur présence ensemble sur la même terre soit problématique », explique-t-elle.
Et même si elle concède que l’on est loin de l’image rêvée de la Jérusalem céleste, car « Jérusalem est en souffrance parce que l’humanité est en souffrance » et inversement, la journaliste et ses collègues s’attachent à « aimer et faire aimer » cette ville. Dans le sillage des Franciscains de Custodie de Terre Sainte qui ont fondé le magazine Terre Sainte en 1921, justement pour « faire connaître cette terre et pour la faire aimer aux gens qui l’avaient déjà visité et qui voulaient garder un lien avec elle, et aussi aux futurs pèlerins ».
Bien qu’elle connaisse sur le bout des doigts cette ville, Marie-Armelle Beaulieu a « renoncé à vouloir la comprendre, il faut le vivre et avancer un pas après l’autre, à la vitesse des pas du Christ », dit-elle. Elle invite d’ailleurs tout un chacun à venir marcher dans les pas de Jésus pour « retourner dans cette fréquentation de la parole de Dieu ».
Surtout, la rédactrice en cheffe appelle les Chrétiens à prendre conscience qu’ils sont en mesure « d'aider [la Terre Sainte] à trouver sa paix et sa stabilité ». Voyant le Proche-Orient comme le berceau de l’humanité et du christianisme, elle estime que si l’on trouvait des solutions de pacification dans cette région, cela rejaillirait sur le reste du monde. Pour cela, elle appelle à « déverser un torrent d’amour sur ces deux peuples qui se battent et qui ont tous les deux besoin de reconnaissance ».
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